Le tout nouveau rapport de l’Apec observe que l’embellie de l’année dernière a quasiment permis de rattraper le niveau d’avant-crise en matière de recrutements et de le dépasser côté salaires.
« Cadres en 2021 : l’année du rebond », tel est l’intitulé du dernier rapport de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), dont le directeur général, Gilles Gateau, résume l’optimisme… relatif : « Malgré la persistance de la crise sanitaire, 2021 aura été une bonne année pour l’emploi cadre, avec une forte dynamique de recrutements dans beaucoup de secteurs, fonctions et territoires. Un mouvement qui aiguise comme jamais les tensions de recrutement (…) Une année 2021 à analyser de près pour mieux anticiper 2022, marquée d’ores et déjà par un retour de l’incertitude lié à la crise sanitaire et au contexte géopolitique : une dynamique oui, mais prudence ! »
Pour partir du tableau d’ensemble, l’année dernière a permis de quasiment rattraper le niveau de recrutement antérieur au déclenchement de la pandémie : 269 100 embauches, en CDI ou CDD d’un an et plus, pour 2021 et 281 300 en 2019.
Le différentiel est bien plus marqué par rapport à la situation d’avant la crise sanitaire si l’on observe les créations nettes d’emplois cadres (embauches globales et promotions internes moins démissions, licenciements et départs à la retraite) : 63 500 postes en 2021 contre 75 000 en 2019. Mais c’est beaucoup mieux que 2020, où l’on dépassait à peine 37 000.
Des secteurs plus ou moins porteurs
Au-delà la dynamique globale, l’Apec détaille les secteurs plus et moins porteurs. Banque-assurance, santé-action sociale et immobilier ont dépassé le niveau de recrutements de 2019, avec, respectivement, une augmentation de 15 %, 13 % et 8 % des embauches. En revanche, des pans entiers de l’économie ont été très impactés par la crise. Le domaine des énergies, eau et gestion des déchets a subi une chute de 37 % des recrutements en 2021 par rapport à 2019. C’était -30 % dans l’industrie du bois, du papier et l’imprimerie, -24 % dans l’automobile-aéronautique et -20 % dans la communication et les médias tout comme dans l’hôtellerie-restauration et les loisirs.
D’une manière générale, les services à forte valeur ajoutée demeurent les principaux recruteurs de cadres. Tout particulièrement les activités informatiques (21 % des embauches), l’ingénierie et la R&D (13 %) ainsi que les activités juridiques et comptables ou le conseil et la gestion des entreprises (10 %).
Les profils cadres les plus recherchés
En affinant encore l’analyse, l’Apec établit les profils les plus recherchés sur le marché de l’emploi des cadres en 2021. Au premier plan se retrouvent les informaticiens, qui représentent près d’un quart du total. En additionnant cette catégorie aux commerciaux et cadres d’études R&D, on obtient même un peu plus de la moitié des embauches de cadres en 2021 (55 %).
Il existe, par ailleurs, d’autres disparités relevées par l’Apec. Tout d’abord au niveau géographique, puisque l’Ile-de-France concentre, à elle seule, 128 420 embauches soit près de la moitié des recrutements de 2021.
Des rémunérations inégalitaires entre hommes et femmes
Outre les inégalités territoriales, un autre phénomène n’est, hélas, pas nouveau : l’écart des revenus entre hommes et femmes. Le salaire médian des cadres a, certes, progressé en 2021 pour atteindre 51 000 euros bruts annuels, alors qu’il stagnait à 50 000 euros les trois années précédentes. Mais les femmes cadres continuent de gagner moins que leurs homologues masculins. Selon l’Apec, durant l’année 2020, elles ont perçu moins d’augmentations de rémunération que les hommes.
Enfin, en matière d’augmentation, les disparités sont d’ordre générationnel. Les moins de 35 ans restent, de loin, les cadres qui en bénéficient le plus : 62 % d’entre eux en ont reçu une en 2021, contre 35 % chez les 55 ans et plus.