Carrière

4 conseils pour combattre le blues de la rentrée

Pour beaucoup de collaborateurs et de managers, la rentrée est souvent synonyme de stress. Comment se remotiver et vivre sa reprise du travail sereinement ? Camy Puech, président fondateur du cabinet Qualisocial, spécialiste de la santé mentale au travail, livre ses conseils pour éviter le blues de la rentrée.

1° Prendre conscience que le blues de la rentrée n’a rien d’anormal

« Le premier conseil général, c’est d’être conscient que la situation de blues de la rentrée est naturelle et logique, qu’elle peut s’expliquer et se gérer avec les bons réflexes. Cela va permettre d’éviter une remise en question trop importante qui accentuerait les effets du blues. Le mois de septembre, c’est une des périodes de l’année où l’on enregistre le plus de nouvelles demandes d’accompagnement psychologique de salariés. On a, chaque année, 20 % de demandes de plus que sur les autres mois. Cela découle de questionnements sur le rapport au travail et des difficultés ressenties lors de la reprise. Ce blues de la rentrée, ou déprime de septembre, naît d’un sentiment de décalage entre la période de déconnexion des congés et la reconnexion de la rentrée.

En revanche, si le problème perdure au-delà de la période de rentrée, c’est que le problème vient d’ailleurs et qu’il y a peut-être un problème plus profond. Auquel cas il faut arrêter de dire « C’est normal ça va passer ». C’est un travers à éviter. »

2° Prévoir une reprise progressive

« La difficulté, c’est ce passage d’un état déconnecté à un état connecté. D’un point de vue numérique, mais également mental. Cette transition est souvent trop rapide et le décalage et la perte de sens sont difficilement évitables. On peut comparer cela à un effort physique, entre quelqu’un au repos et peu habitué à l’effort physique, et quelqu’un qui se serait déjà échauffé et est près à fournir son effort intense. La différence, c’est qu’en l’occurrence, on parle d’agilité et de charge mentale.

Une première solution peut par exemple être de reprendre un peu plus tôt que la phase de rush pour une reprise plus progressive. Et éviter donc de reprendre tout d’un coup la première semaine de septembre.

En la matière, le rôle du manager est bien sûr très important : il faut que le collectif soit organisé de telle sorte que votre absence n’occasionne pas des difficultés qui provoqueraient une charge de travail trop importante à votre retour. Si vos vacances portent préjudice au collectif, votre reprise n’en sera que plus délicate. »

3° Dissocier l’urgent de l’important

« Que ce soit en tant que manager vis-à-vis de ses équipes ou en tant qu’individu, le plus important quand on reprend, c’est de dissocier l’urgent de l’important, d’éviter de se focaliser sur les urgences, qui n’en sont souvent pas vraiment… Parfois on n’a pas le choix, mais plus on se concentre sur les urgences, plus la charge mentale sera importante et la reprise douloureuse.

Le rituel de retour au travail, c’est souvent de lire ses mails immédiatement et de se mettre à répondre aux messages. C’est un mauvais réflexe parce que vous allez découvrir tout ce qu’il est urgent de traiter immédiatement et rien de stratégique que vous ne savez déjà. Vous allez trouver des difficultés et des sources de stress. C’est pour cela que je recommande d’attendre le lendemain de la reprise pour s’y replonger, ou a minima l’après-midi. »

4° Retrouver le lien social et se poser les bonnes questions

« Selon moi, il y deux choses fondamentales pour la reprise. D’abord, retrouver le lien social et les interactions informelles entre collègues et s’accorder un temps de reconnexion et d’échanges. Ensuite, savoir se focaliser sur l’important en se posant les bonnes questions, notamment pour faire le bilan de l’exercice écoulé et repartir sur une page blanche pour l’année à venir.

Pour cela, on cite souvent le modèle de la méthode Starfish, issue de la méthodologie agile. L’exercice, très simple, consiste à se poser 5 questions, comme les 5 branches de l’étoile de mer (continuer à…, plus de…, commencer à…, arrêter de…, moins de …) : qu’est-ce que je continue de faire ? / qu’est-ce que je ne fais plus ? / qu’est-ce que je commence à faire ? / qu’est-ce que j’arrête de faire ? / qu’est-ce que je fais moins ?

Faire son propre Starfish est un excellent réflexe pour la rentrée, et un manager peut également le faire avec son équipe, pour renforcer le lien social et la capacité à définir un axe stratégique pour reprendre le travail ensemble, ou avec un collaborateur en difficulté à titre individuel, pour l’aider à prendre du recul et à se créer une capsule de reconnexion. »

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)