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55 % des salariés français souffrent de stress au quotidien

Plus de la moitié des Français subissent un stress régulier au travail, selon l’étude Workforce View 2020 d’ADP. Avec la crise du Covid-19, les risques psychosociaux devraient s’accentuer, indique l’entreprise spécialisée dans les solutions RH.

55 % des Français ressentent du stress chaque semaine au travail. Et dans le même temps, à peine 15 % se sentent suffisamment en confiance pour parler de leur mal-être à leur manager, quand seuls 9 % sont prêts à en informer les RH, nous apprend l’étude Workforce View 2020, menée par l’ADP Research Institute.

 

Un sujet encore tabou

Selon le centre de recherche d’ADP, qui a interrogé plus de 32 400 salariés en Europe (dont 1 916 Français) entre octobre 2019 et janvier 2020, “ces résultats semblent indiquer que de nombreuses organisations n’ont pas mis en place un environnement ou des outils adaptés pour libérer la parole de leurs salariés et leur permettre de bénéficier d’un accompagnement adapté pour faire face aux enjeux du bien-être au travail”.

Les Français sont toutefois moins stressés que leurs voisins européens : la moyenne de ceux qui le sont au moins une fois par semaine est de 66 %, les Allemands frôlent les 76 %, les Anglais et les Italiens les 68 %.

“Malgré plusieurs tentatives d’employeurs de s’attaquer à ces tabous, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’avoir des conversations ouvertes sur le sujet. Echanger sur sa santé au travail demeure en effet difficile, soit par crainte que cela ne nuise à sa carrière, soit en raison de sensibilités culturelles. Les équipes RH ont un rôle majeur à jouer pour lever les obstacles afin que les salariés se sentent suffisamment soutenus pour oser parler de leurs problèmes”, note Carlos Fontelas De Carvalho, président d’ADP en France. “Sensibiliser les entreprises à ce problème en interne, mettre en place des politiques pour les gérer et expliquer aux collaborateurs comment obtenir de l’aide, sont quelques-uns des moyens grâce auxquels les employeurs peuvent montrer qu’ils prennent la question du bien-etre très au sérieux”, ajoute-t-il.

ADP

 

Médias, informatique et télécommunications sur le podium

Les secteurs engendrant le plus de stress en France sont ceux de l’immobilier (68 % des salariés se disent stressés au moins une fois par semaine), des médias et de la construction (67 % dans les deux cas). “A l’opposé, 22 % des sondés travaillant dans les services aux professionnels disent ne jamais être stressés”, indique ADP.

 

Les risques psychosociaux “s’accentuent” avec le Covid-19

L’étude ayant été menée avant l’épidémie de Covid-19, “les réponses ne reflètent pas les opinions concernant son impact potentiel”, souligne l’ADP Research Institute, qui dévoilera très prochainement un complément d’étude sur le sujet. Mais d’ores et déjà, le centre de recherche remarque que les risques psychosociaux (RPS) “persistent et s’accentuent dans les entreprises” avec la crise du Covid-19

“Les efforts actuels pour contenir la pandémie risquent d’aggraver les problèmes de stress constatés dans l’étude. En effet, les inquiétudes des salariés concernant la sécurité de leur emploi s’accroissent, et certains d’entre eux souffrent d’une surcharge de travail et d’un manque de moyens”, note ADP.

“Cette situation a déjà intensifié les risques psychosociaux avec des salariés qui ont dû pratiquer le télétravail en continu pendant de longs mois, qui ont pu être mis en activité partielle et ont fait face à des changements rapides et parfois déstabilisants. Les entreprises en France font un travail incroyable pour assurer la sécurité de leurs collaborateurs, mais au-delà des actions pour les protéger de l’épidémie il est essentiel ne pas oublier la sécurité émotionnelle des collaborateurs et de développer plus que jamais des politiques de qualité de vie au travail”, observe Carlos Fontelas De Carvalho.

Dans son rapport, l’ADP Research Institute écrit que “les employeurs doivent privilégier la qualité plutôt que la quantité.” Ainsi, “même avant l’épidémie, de nombreux salariés signalaient un stress fréquent et certains indiquaient qu’ils n’étaient pas rémunérés équitablement pour le temps consacré au travail. Avec les signes indiquant que les changements rapides, l’incertitude économique, le travail à distance et les fortes exigences imposées aux secteurs d’activité clés pourraient encore accroître la pression, un changement de culture est nécessaire. Le concept d’équilibre entre travail et vie privée devra notamment être repensé”, conclut l’organisme.

 

 

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