Alors que le gouvernement a institué en janvier 2019 un « index de l’égalité salariale femmes – hommes », ADP publie une étude sur le sentiment des salariés européens à l’égard de leur environnement professionnel. Elle nous apprend qu’en France, plus d’une femme sur deux envisagerait de quitter son emploi en cas d’inégalités salariales dans son entreprise.
« En Europe, où les femmes perçoivent en moyenne un salaire inférieur de 16 % à celui des hommes, la dénonciation des inégalités salariales entre hommes et femmes fait l’objet d’un soutien croissant », indique ADP dans sa dernière étude sur le sentiment des salariés européens à propos de leur environnement de travail.
Selon l’entreprise spécialisée dans la gestion des ressources humaines, plus d’un quart des salariés (27 %) européens estime ainsi qu’un « signalement des écarts de rémunération » devrait être mis en place dans leur organisation – une hausse de cinq points par rapport à la même étude réalisée en 2018. En France, ils sont 29 % à soutenir cette possibilité.
Selon le rapport d’ADP, qui a interrogé 10.585 salariés en Europe, dont 1410 en France, « la tolérance des salariés européens à l’égard des inégalités salariales de genre tend aussi à se réduire ». Ainsi, 60 % d’entre eux affirment qu’ils « envisageraient de rechercher un emploi ailleurs s’ils avaient connaissance de ce type de pratique inégalitaire au sein de leur entreprise ».
Les « Millenials », génération la plus hostile aux écarts de salaires
Dans le détail, les Italiens sont les plus susceptibles d’envisager la recherche d’un autre emploi en cas de découverte « d’écarts de rémunération injustes » dans leur entreprise (73 %), suivis des travailleurs britanniques et espagnols (68 %). « À l’autre extrémité du spectre, les Français sont moins enclins à prendre cette décision (46 %) », qui remporte surtout l’adhésion chez les femmes – 55 % d’entre elles partageant cette idée, contre 37 % des hommes. À noter que les femmes européennes sont en tout 72 % à envisager une telle possibilité.
« Parmi les quatre générations représentées sur le marché du travail, les Millenials (natifs des décennies 1980-1990) se montrent les plus hostiles aux écarts de salaires hommes/femmes. C’est notamment le cas chez les travailleurs français âgés de 25 à 34 ans : ils sont 34 % à juger nécessaire la dénonciation de ces inégalités au sein de leur organisation, et 67 % à aller jusqu’à se déclarer prêts à changer d’entreprise s’ils découvraient l’existence d’une telle discrimination de la part de leur employeur », précise ADP.
« Les résultats de nos enquêtes montrent clairement que les collaborateurs exigent de plus en plus que la responsabilité des entreprises soit reconnue. Si aucun changement n’a lieu rapidement, les salariés vont marquer leur désapprobation par un départ de l’organisation, ce qui risque d’impacter l’engagement des autres collaborateurs, ainsi que les performances et la réputation des entreprises concernées », constate Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP en France et en Suisse.