Selon une étude réalisée par Ipsos pour la plate-forme Revolution@Work, publiée le 21 novembre, la majorité des salariés estiment que l’on travaillera différemment dans 10 ans et que le slashing sera la norme.
L’étude, réalisée auprès de quatre pays (France, Pays-Bas, Royaume-Uni et États-Unis)*, pointe les attentes mais aussi les craintes des salariés concernant le travail. Les chiffres montrent que 8 salariés sur 10 estiment que l’on travaillera différemment dans 10 ans. Les outils sont les premiers concernés par ce changement (38 %) devant les contrats de travail (33 %), le contenu (28 %), l’organisation (26 %) et les espaces (16 %). Du côté de la Génération Z, 36 % des interrogés estiment que l’expérience au travail sera plus enrichissante. Ils sont aussi 56 % à penser que les entreprises de leur pays sont bien préparées aux changements à venir (contre 43 % pour l’ensemble des salariés).
Demain, tous slasheurs ?
Autre enseignement de l’étude : 61 % des salariés (65 % de Français) assurent qu’exercer plusieurs activités professionnelles en même temps, appelé slashing, sera la norme dans dix ans. “C’est l’une des grandes révélations de notre étude. Les salariés n’anticipent pas des ajustements à la marge, ils s’attendent à une véritable révolution du monde du travail”, souligne Jean-Baptique Aloy, directeur exécutif au sein du pôle RH d’Ipsos. Les salariés de la Génération Z sont de leur côté plus nombreux à voir dans le slashing un futur standard, puisqu’ils sont 64 % des 18-24 ans à penser qu’exercer plusieurs activités professionnelles deviendra la norme. Un chiffre qui atteint 70 % au Royaume-Uni.
Manque de sécurité de l’emploi et stress
Cette mutation du travail entraîne un certain nombre d’attentes de la part des salariés. En effet, ils sont 31 % à espérer une meilleure flexibilité que ce soit pour leur lieu de travail (31 %) que pour les horaires (26 %). Un meilleur équilibre vie professionnelle / vie privée est également citée pour 19 % des interrogés. En revanche, l’étude dévoile un certain nombre de craintes comme le manque de sécurité de l’emploi mentionné par 4 salariés sur 10 et l’augmentation du stress au travail pour 30 % des personnes interrogées. Un chiffre qui atteint 33 % pour les salariés français.
Des Français plus inquiets
D’ailleurs, les Français apparaissent comme les salariés les plus inquiets face aux changements à venir. Sur les quatre pays sondés, ils sont les seuls à envisager une hausse du temps de travail (42 % contre 29 % pour l’ensemble des pays). Le développement de l’intelligence artificielle fait également partie des inquiétudes pour 39 % des Français.
*Étude Ipsos “Tomorrow’s Work”, pour Revolution@Work, menée en septembre 2017 en France, États-Unis, Pays-Bas, Royaume-Uni, sur 1 000 répondants dans chaque pays.