Selon la Conférence des Grandes Écoles, la majorité des étudiants trouve un emploi rapidement mais l’inégalité homme-femme persiste.
Ce mardi 19 juin, la Conférence des Grandes Écoles, association regroupant 265 membres dont 223 grandes écoles (ingénieur, management, architecture, design, institut d’études politiques…), a dévoilé son baromètre annuel sur l’emploi de ses étudiants. Avec 9 diplômés de grandes écoles sur 10 en activité moins de 6 mois après leur diplôme, le taux net d’emploi atteint son plus haut niveau depuis 2010. Les indicateurs ne cessent de s’améliorer avec les années. Sur la promotion 2017 (interrogée en 2018), le taux net d’emploi des jeunes diplômés à 6 mois s’élève à 89,4 %, c’est-à-dire 3 points de plus que l’année précédente. “Ces résultats sont liés à la bonne croissance de l’économie française”, commente Peter Todd, directeur de HEC Paris et président de la commission Aval (chargée de publier cette enquête sur l’insertion à l’emploi). Autre fait marquant, 62 % des étudiants de la promotion 2017 ont été embauchés avant même l’obtention de leur diplôme. “Ce taux traduit les bonnes relations avec les entreprises qui viennent chercher les élèves dans les écoles”. Anne-Lucie Wack, présidente de CGE, de renchérir : “Nos diplômés sont littéralement aspirés à la sortie de l’école. Il y a un phénomène de siphonnage immédiat venant de tout type d’entreprise”. Plus de 8 diplômés sur 10 de la promotion 2017 ont décroché un CDI, soit une hausse de 2 points par rapport à l’année dernière (81,1 % contre 79,1 %).
Entrepreneuriat et expatriation
Parmi les diplômés interrogés, 3,3 % sont des créateurs ou repreneurs d’entreprise. Si la donnée est plutôt stable sur les dernières années, c’est un chiffre qu’on pourrait considérer comme assez faible quand on voit l’envolée de l’entrepreneuriat dans les médias et les discours de “start-up nation”. “Quand la croissance est au beau fixe, les étudiants trouvent des opportunités d’emploi donc le besoin d’entreprendre se fait moins ressentir”, analyse Peter Todd. Même observation pour l’expatriation, qui concerne 12,9 % des personnes interrogées et subit une décroissance depuis quelques années, avec en plus les politiques d’accueil de certains pays qui peuvent décourager les étudiants (USA, le Brexit au Royaume-Uni ou encore la Suisse). Autre fait intéressant, pour la première fois, les réseaux sociaux passent devant l’apprentissage dans le classement des moyens d’accès à l’emploi.
Inégalité entre hommes et femmes
Les indicateurs globaux sont au beau fixe mais ce n’est pas forcément le cas pour ceux concernant les femmes diplômées. Déjà, les salaires. Si pour l’ensemble des personnes interrogées, le salaire brut annuel s’élève à 34 122 euros, celui des femmes baisse à 32 954 euros quand celui des hommes grimpe à 34 822 euros. Si 62 % trouvent un emploi avant même d’être diplômés, ce n’est le cas que de 60,1 % des femmes (et 63,1 % des hommes). “Comment se fait-il qu’en 2018, on en soit encore là ? C’est quelque chose qui nous sidère. Certes, la situation de l’emploi des femmes est bonne mais il y a une grande différence avec celle des hommes. La CGE fait des actions pour y remédier (cours en ligne, formation, label, jeux…, Ndlr) mais cela signifie aussi que c’est un problème sociétal. Cela s’explique entre autres par le fait que les femmes occupent souvent des postes moins rémunérateurs dans des secteurs qui payent peu”, révèle Anne-Lucie Wack. Peter Todd ajoute : “L’écart est toujours aussi lamentable entre les hommes et les femmes. Il y a un travail à faire dans les grandes écoles mais aussi dans les entreprises”.