L’Apec constate que les professionnels les plus expérimentés sont souvent tenus à l’écart des modules de formation, notamment en raison de leurs compétences.
D’après l’Apec, les seniors accèdent difficilement à la formation professionnelle et cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur leur intégration. Ainsi, en dehors des sessions rapides propres aux premières semaines de travail -découverte de l’entreprise, outils et processus internes-, le cadre expérimenté manque souvent d’accompagnement.
Des cadres déboussolés face au manque de suivi
L’étude relève notamment que les recruteurs attendent des seniors une opérabilité quasi immédiate, là où un jeune peut bénéficier de davantage de temps pour se faire à sa nouvelle entreprise. Il faut dire qu’un cadre en fin de carrière sur deux mute, dans la moitié des cas, chez un concurrent direct…
Partant du principe qu’un professionnel expérimenté pourra se former en cours de route, les recruteurs prennent des risques inconsidérés selon plusieurs salariés en poste cités par l’Apec. Plusieurs d’entre eux confirment dans cette étude les dangers encourus lors de cette phase de transition.
Peur du chômage de longue durée chez les plus de 55 ans
“Pour mon PDG, la transition de commercial dans une grande banque à commercial dans un réseau spécialisé allait se faire naturellement, grâce à l’apprentissage sur le tas”, témoigne ainsi un cadre, conscient que des professionnels moins confiants auraient pu échouer. On peut d’autant plus regretter ce manque d’accompagnement que le e-learning a largement réduit les coûts de formation…
L’étude rappelle par ailleurs que la moitié des cadres de plus de 55 ans au chômage sont en recherche d’emploi depuis plus d’un an, contre moins de 10 % chez les moins de 30 ans. Une statistique vertigineuse qui permet de comprendre pourquoi les cadres mutés aimeraient sécuriser leur intégration professionnelle grâce à une meilleure politique de formation.