A l’occasion de la 6e édition de la Nuit du handicap, ce samedi 10 juin, David Mahé, fondateur du groupe Human & Work spécialisé dans le conseil en ressources humaines, partage ses conseils en faveur de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.
Pour sa 6e édition, la Nuit du Handicap se déroule le samedi 10 juin 2023. C’est aussi une association qui vise à « valoriser les personnes en situation de handicap, à travers la tenue d’événements festifs ouverts à tous. » David Mahé, fondateur de Human & Work, groupe spécialisé dans le conseil en RH, estime que c’est l’occasion de « sensibiliser et mobiliser autour de la question du handicap car il faut créer une dynamique et embarquer l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise à ce sujet. » Celui qui est aussi président de la commission métier conseil en stratégie et management de l’organisation professionnelle Syntec Conseil partage ses recommandations sur trois points clés : l’emploi, l’inclusion et le tabou de certaines fragilités.
Optimiser le recrutement
« La situation de l’emploi n’a jamais été aussi positive depuis 40 ans en France, donc le marché est favorable aux candidats. Face aux difficultés rencontrées pour pourvoir les postes, les recruteurs se doivent d’inclure des salariés qui étaient, jusque-là, jugés moins employables. Pour mieux embaucher ce type de profils, le mieux est de se tourner vers des organismes spécialisés qui mettent en relation les compétences disponibles parmi les personnes en situation de handicap et les besoins des entreprises. On gagne alors en efficacité. »
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Renforcer l’inclusion
« Concernant l’inclusion des personnes en situation de handicap, il faut organiser le travail dans les équipes et ne pas se contenter d’une approche légale, avec l’atteinte du taux minimal de 6 % de personnes en situation de handicap dans les effectifs ou, à défaut, avec l’acquittement de la contribution annuelle. La prise en compte de la différence fait partie de la bonne gestion des équipes. Il s’agit de valoriser la collaboration et le collectif de travail plutôt que la compétition. Il est donc crucial de veiller à mettre en avant l’attention portée aux autres, l’écoute, la solidarité et l’empathie. Cette culture managériale vertueuse permet de faire progresser tout le monde en passant d’une simple cohabitation à une coopération plus efficace. Après l’embauche de personnes en situation de handicap, il est important de bien intégrer, accompagner et prendre soins de ces nouveaux venus. Savoir accueillir la diversité et les fragilités permet une montée en compétences des équipes, via la formation et l’acquisition d’un savoir-faire, le développement d’un savoir-être chez les collaborateurs comme chez les managers. Tout cela est très utile, bien au-delà des problématiques liées au handicap. »
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Mieux accompagner les fragilités
« La santé mentale est taboue alors que trois millions de Français souffrent de dépression. Celle-ci peut être ponctuelle mais quand elle devient chronique, c’est une fragilité qu’il faut pouvoir prendre en compte au travail. Or elle est souvent invisible, cachée. Accepter ces fragilités et les accompagner est possible en activant des dispositifs relatifs au handicap, ce qui n’est pas souvent fait. Or, l’an dernier, nous avons battu des records d’absentéisme en France, comme le montre le baromètre Malakoff-Humanis. Par conséquent, il est indispensable de libérer la parole, de partager la sensibilité, de donner la possibilité de s’exprimer sur ces fragilités ou sur les maladies psychiques. Cela permet en général de trouver des solutions concrètes mais aussi de créer une cohésion d’équipe autour de la personne concernée et, ainsi, de la sortir de son isolement. »
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