Meilleur équilibre des temps de vie, autonomie, rémunération… La deuxième édition du Cadromètre annuel du cabinet de recrutement Randstad Search vient d’être publiée et met en avant les attentes des cadres pour 2023. Les explications du directeur opérationnel de la structure, Matthieu de la Thébeaudière.
Que veulent les cadres ? « Tout, tout de suite et, depuis 25 ans, chaque crise renforce leur niveau d’exigence, » constate Matthieu de la Thébeaudière, directeur opérationnel de Randstad Search, cabinet de recrutement et d’évaluation dédié aux cadres, experts et dirigeants. Une structure qui appartient au groupe Randstad spécialisé dans les RH et qui vient de publier la deuxième édition de l’étude Cadromètre, menée par l’institut de sondage Ipsos auprès de 1 200 cadres en février 2023.
Dans cette enquête, Matthieu de la Thébeaudière souligne que « sur un marché dopé par l’inflation et la guerre des talents, les cadres sont opportunistes… et de plus en plus exigeants. » Malgré tout, 86 % de l’échantillon se disent satisfaits de leur situation professionnelle. Mais, dans un contexte de tension en matière de recrutements, ils peuvent être très tentés par la mobilité. En effet, au cours des douze derniers mois, près d’un tiers des cadres interrogés reconnaît avoir postulé à une offre d’emploi et presqu’autant à avoir passé un entretien d’embauche. Le Cadromètre précise que « lorsqu’ils ne donnent pas suite, les cadres motivent leur refus par l’inadéquation entre leurs attentes et le niveau de salaire (31 %), les missions (28 %) et/ou les conditions de travail (24 %) proposés. »
Selon Matthieu de la Thébeaudière, il faut faire évoluer les recruteurs pour qu’ils soient plus en phase avec les principales attentes des candidats cadres.
Top 3 des raisons de choisir une entreprise
D’où le palmarès établi en la matière par le Cadromètre et qui donne le tiercé de tête suivant : 79 % des participants au sondage citent l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ainsi que la rémunération fixe comme raisons majeures de choisir une entreprise ; 77 % évoquent le niveau d’autonomie et l’intérêt des missions ; 76 % l’ambiance de travail.
À noter que l’équilibre vie perso – vie pro se dégrade pour 78 % du panel, ce qui explique sans doute l’attention particulière portée par les cadres à ce point.
L’étude observe, par ailleurs, que « les cadres interrogés se disent prêts, dans les six prochains mois, à demander une augmentation (67 %), à changer de poste (32 %), à changer d’entreprise (31 %), à changer de ville ou de région (26 %) ou bien à se reconvertir (24 %). »
Davantage de flexibilité
Selon le Cadromètre, « les cadres sont très attentifs à tous les avantages dont ils peuvent disposer. Attirés par les nouveaux modes de travail comme la semaine de 4 jours, ils aspirent à toujours plus de flexibilité. »
Le travail à distance progresse de six points par rapport à l’édition 2022 de l’enquête, avec 72 % d’entreprise ayant mis en place un accord dédié dont bénéficient les cadres. « Ne pas proposer de télétravail dans les postes à pourvoir est donc un handicap pour les recruteurs, insiste Matthieu de la Thébeaudière. Les cadres penchent plutôt pour trois jours en distanciel mais les entreprises préfèrent se limiter à deux. »
Par ailleurs, le travail en temps partagé entre différents employeurs intéresse près d’un cadre sur deux et il a déjà été testé par 14 % d’entre eux.
Enfin, alors que ce type d’organisation est encore émergent, un cadre sur cinq est favorable à la semaine de 4 jours payée 5, selon le Cadromètre. « L’entreprise LDLC est pionnière en la matière, rappelle Matthieu de la Thébeaudière. Depuis deux ans que ce rythme a été mis en place, le turn-over est passé de 11 % à 2 % et l’absentéisme a été divisé par deux. »