Après être partis de leur poste au moment de la pandémie, 60 % des cadres sont prêts à revenir chez leur employeur d’avant crise, selon un récent sondage du cabinet de recrutement Robert Walters. Et les managers sont tout à fait disposés à les accueillir !
Parmi les cadres qui avaient quitté leur entreprise au moment de la pandémie et de ses confinements successifs, six sur dix se disent prêts à revenir chez leur ancien employeur. C’est ce que montre l’étude menée auprès de plus de 1 600 cadres en France, au cours du second trimestre 2023, par le cabinet de recrutement Robert Walters.
Ce phénomène de salariés boomerangs est donc susceptible de concerner tout particulièrement les cadres. Ceux qui avaient choisi de changer de poste et de société à partir de 2020 évoquent trois causes principales : 47 % citent un salaire insuffisant, 35 % un décalage avec les valeurs de l’entreprise et 11 % le manque de télétravail.
Or, à présent que la crise sanitaire est passée, près de la moitié reconnaissent que leur employeur actuel ne répond plus aux besoins pour lesquels ils ont quitté leur organisation, explique Coralie Rachet, Managing Director des cabinets Robert Walters et Walters People France : « En 2021, nous avons noté des augmentations records des salaires, cependant face à la hausse des prix et à l’inflation, ces augmentations ne semblent plus suffire. De plus, les professionnels ayant changé d’entreprise pour un niveau de rémunération plus élevé sont moins susceptibles de bénéficier d’une augmentation de salaire cette année. Il semble que les collaborateurs se rendent finalement compte que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. »
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Compte tenu de ce contexte, le retour dans l’ancienne entreprise est souhaité sous certaines conditions : 35 % des cadres interrogés ne le feraient que dans le cas où le management aurait changé et 21% si le salaire augmentait.
Il pourrait être facilité car près des trois quarts des participants au sondage déclarent rester en contact avec leur précédent manager, que ce soit pour ses conseils professionnels, dans l’éventualité de revenir, ou simplement parce qu’ils s’entendaient bien avec lui.
Les managers, justement, semblent tout à fait disposés à les accueillir de nouveau : 85 % d’entre eux envisageraient de recruter un ancien collaborateur, s’il s’agit d’un bon élément. « Le marché du recrutement reste dynamique en 2023, mais la pénurie de candidats persiste, analyse Coralie Rachet. Ainsi, ce vivier de talents prêts à réintégrer l’entreprise et pouvant être rapidement opérationnels enthousiasme de nombreux dirigeants. Déjà initiés à l’entreprise, ils connaissent les processus et ont un réel intérêt pour la marque. » Vive l’effet boomerang !