Carrière

Pendant vos congés, sachez déconnecter !

Pour éviter d’être confronté aux tracances, ces tracas professionnels qui vous suivent en congés ou le télétravail pratiqué sur le lieu de vacances, il faut apprendre à décrocher, a fortiori si vous frôlez le workaholisme… Angélica Barrero-Guinand, psychologue clinicien chez ifeel, spécialiste de la santé mentale et du bien-être émotionnel au travail, apporte analyses et conseils pour réussir à passer en mode pause pendant vos congés.

Pourquoi n’arrive-t-on pas à se déconnecter ?

Cela tient en partie aux traits de caractères de certaines personnes qui ont du mal à se détacher du travail. C’est en lien avec le fait que leur emploi est au centre de leur identité. Elles ont alors peur d’être exclues, elles ont un sentiment d’hyper responsabilité qui les empêche de se mettre à distance.

Par ailleurs, il existe des gens qui disent ne pas aimer les vacances mais, en réalité, cela masque souvent le fait qu’ils ne sont pas à l’aise avec eux-mêmes, voire avec leur famille et leurs proches. Cela peut cacher un sentiment de solitude – le travail faisant alors diversion – ou une crise identitaire, parce que les congés nous mettent face à nous-mêmes.

Cependant, pour tout type de personnalités, quand on travaille beaucoup, il est toujours difficile de s’arrêter d’un coup. Il faut donc s’entraîner à se déconnecter. De plus, il arrive que l’on éprouve de la culpabilité à se couper de son quotidien professionnel en partant en vacances : une petite voix dit que l’on ne devrait pas laisser les collègues, c’est normal mais il faut savoir la tenir à distance…

Enfin, les outils numériques ne nous facilitent pas la tâche en matière de déconnexion. Ils nous attirent, on est tenté de s’en servir même en vacances. Et notamment pour gérer une urgence. Or, il est indispensable, avant de partir en congés, de bien définir avec son équipe quels sont précisément les cas urgents, pour ne pas être dérangé à tout va… Pour le reste, on délègue et on fait confiance ! Souvent, les vacances mettent en lumière le manque de délégation, le fait de vouloir tout contrôler et planifier à outrance parce que, sinon, on éprouve de l’anxiété.

Quel est l’intérêt de la déconnexion ?

Ne pas faire de break, c’est entretenir la fatigue et risquer de provoquer un sentiment de désorientation. En étant submergé par les tâches à accomplir, on manque de recul et on ne parvient plus à relativiser. Alors qu’en se reposant, la concentration et l’énergie reviennent, la créativité et la productivité augmentent. Le stress diminue et on le gère mieux. Les relations humaines s’améliorent. Autant de points positifs qu’il faut garder en tête pour cesser de culpabiliser quand on fait une pause… A fortiori pendant les vacances d’été qui ont pour spécificité d’être souvent plus longues. Donc c’est l’occasion de vraiment récupérer, de s’adonner à ses passions et de faire des choses que l’on n’a normalement pas le temps de mener à bien, alors que c’est très bénéfique et que ça apporte de la détente et du plaisir. Comme des pratiques artistiques, culturelles ou sportives. Cela permet de se recentrer sur soi-même et ses valeurs, de faire le point aussi. En prenant de la hauteur, on peut trouver des solutions pour être plus productifs au travail. Il y a un réel impact sur la prise de décision, un déblocage mental qui favorise la capacité de jugement et la mémoire : on peut prendre en compte plus d’informations et être plus analytique que lorsqu’on est sous pression.

Comment faire pour déconnecter ?

Les conseils sont d’ordre pratiques, émotionnels, psychologiques et même philosophiques ! Tout d’abord, il est nécessaire d’enlever les notifications inutiles, en particulier sur son téléphone. Car dès qu’elles apparaissent, notre cerveau est attiré, cherche automatiquement à apporter une réponse et se retrouve distrait en partant sur d’autres pistes parce qu’on surfe sur Internet, par exemple. On ne perd rien à les supprimer, au contraire on gagne du temps et de la paix mentale ! Dans la même logique, mieux vaut laisser sa montre connectée de côté.

Ensuite, il faut s’entraîner à dire non car il existe un droit à la déconnexion et quand on émet un refus, on doit prendre conscience que l’on dit oui à d’autres choses : être tranquille, bien avec sa famille, etc. Il y a un intérêt, un bénéfice à cela, et l’on n’est pas pour autant un mauvais collaborateur qui joue de manière personnelle…

Comme évoqué précédemment, il s’agit également de parvenir à faire confiance et à déléguer, en marquant les limites pour ne pas être dérangé.

Par ailleurs, une fois en vacances, il est indispensable d’éviter de planifier chaque minute car cela rappelle trop la vie professionnelle. Au contraire, les congés sont l’occasion de reprendre le contrôle de son désir, de ce que l’on veut vraiment faire sans avoir l’angoisse de l’emploi du temps hyper construit. Au lieu d’être dans la logique de ce que l’on doit faire, on bascule dans l’état d’esprit de ce que l’on a envie de faire, en s’écoutant, en se questionnant. Par exemple, on peut se mettre au sport, l’activité physique permettant de libérer des endorphines et de mieux se reposer.

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