1° Comprendre pourquoi vous ne vous sentez pas bien
« Quand on est drivé par un objectif pendant plusieurs semaines, on sécrète de l’adrénaline, du cortisol… Autant d’hormones qui ont un effet de boost, rappelle Erwan Deveze, conférencier en neuroleadership et neuromanagement. Une fois le projet réalisé, il y a un petit effondrement neurobiologique, tous ces indicateurs baissent, on se sent moins bien. Quand on n’est plus la tête dans le guidon ou dans le rush permanent, il est aussi classique de se sentir un peu perdu. Notre cerveau est livré à lui-même, il vagabonde et n’en a pas forcément l’habitude : il n’est plus formaté par la routine ce qui peut être déstabilisant ou anxiogène. On est généralement alors très fort pour soit ruminer le passé soit anticiper le futur. Et se poser beaucoup de questions ou douter de soi : si le téléphone ne sonne plus, c’est que les gens ne m’aiment pas, que je ne suis pas compétent. En bref, je ne sers à rien… »
2° Laisser son cerveau vagabonder
« En laissant votre cerveau vagabonder, vous allez favoriser les processus associatifs qui sont sources de créativité, insiste Erwan Deveze, fondateur de Neuroperformance Consulting. Fichez donc la paix à votre cerveau, et vous verrez que de nouvelles connexions vont se créer : des liens vont se reformer entre différentes zones de votre cerveau qui d’habitude s’ignorent. Concrètement, profitez que le rythme soit plus tranquille pour faire de la veille active, vous enrichir différemment. En visitant un musée le week-end, vous renforcez votre cerveau et vous verrez que le lundi matin, vous aurez de nouvelles idées qui en apparence n’ont rien à voir avec vos activités de la veille. Mais en réalité votre cerveau aura profité de la nuit pour faire un travail d’incubation inconscient. »
3° Lister tout ce que vous n’avez pas eu le temps de faire dans l’année
Toute l’année, on se plaint de ne pas avoir assez de temps pour faire ceci ou cela… Anticipez donc ces périodes de creux en listant tout ce que vous auriez aimé réaliser dans l’année et en menant ces tâches à bien quand le calme se fait ressentir. Votre boîte mail déborde ou votre bureau a disparu sous des montagnes de dossiers ? Faites donc le ménage ! « J’ai identifié des process qui nous font perdre un temps fou toute l’année, raconte Julien Hatton, co-fondateur et CEO de l’agence Buzznative. Je profite donc des temps calmes, comme début août, pour revoir nos outils. C’est un peu fastidieux, mais ce que je fais maintenant nous fera gagner un temps énorme au quotidien à partir de la rentrée. C’est donc très utile ! ».
4° Se focaliser sur les sujets de fond
« Quand on est dans le rush, on traite les urgences à la chaîne, explique Julien Hatton, créateur du podcast « Comment t’as fait ? ». Quand l’activité est plus calme, l’idéal est de se focaliser sur ce qui est important. L’organisation de l’équipe est-elle bonne ? Nos pratiques commerciales sont-elles optimales ? Personnellement, j’en profite pour traiter les sujets de fond qui demandent de se documenter, de réfléchir sur du moyen ou long terme. Cela fait du bien de sortir de l’urgence permanente pour prendre du recul. Et comme il y a moins de mails, d’appels, etc. On travaille de manière plus confortable et sereine. »
5° Transformer cette période en opportunité
« Contrairement à beaucoup d’entreprises, nous ne fermons pas totalement début août, explique Julien Hatton. Certes, l’activité est plus calme, mais c’est aussi l’occasion de décrocher de beaux contrats en sortant plus facilement du lot face à nos concurrents et en étant disponibles pour nos clients. »
6° Se ménager du temps pour soi
Le maître-mot : déculpabiliser ! Le plus gros écueil serait de faire du présentéisme alors que l’activité est plus calme que d’habitude. « Il n’y a pas de honte à partir plus tôt pour profiter des siens, faire du sport ou se reposer, souligne Erwan Deveze, auteur des livres Le pouvoir rend-il fou ? et 24h dans votre cerveau (Larousse). Cette période est une occasion en or de recharger les batteries. Aux managers de montrer l’exemple et d’autoriser davantage de flexibilité. Tout le monde y gagnera pour être plus efficaces et pouvoir donner le meilleur de soi-même en période de rush ou de forte activité. On ne peut pas fonctionner à fond tous les jours de l’année, c’est impossible ! » Une flexibilité également recommandée par Julien Hatton : « La souplesse est de rigueur, par exemple avec davantage de télétravail au lieu de perdre du temps dans les transports, surtout si les 3/4 des collaborateurs sont en vacances. »
7° Instaurer des rituels positifs dans ses journées de travail
« Il faut absolument arrêter de dissocier les périodes de travail d’un côté et les périodes de vacances de l’autre pour enfin se reposer, estime Erwan Deveze. Profitez de ces moments plus calmes pour instaurer de nouvelles habitudes pour toute l’année : par exemple, marcher 1h tous les jours, si possible dans la nature. Cela vous permettra de repartir sur de bonnes bases et de renforcer vos performances cognitives. Il n’y a pas de recette miracle. A vous de tester, d’expérimenter de nouveaux rituels. Personnellement, je n’arrive pas à méditer, ce n’est pas pour moi, en revanche la cohérence cardiaque me fait du bien. Une fois que vous avez trouvé ce qui vous convient, c’est la régularité tout au long de l’année qui comptera ! Les périodes calmes sont donc en réalité cruciales, un peu comme les périodes de semis pour les agriculteurs. Elles aident à bien préparer le reste de l’année, et à mieux vivre les périodes de rush. Vous verrez que vous n’attendrez plus vos vacances avec la même impatience non plus, comme si vous aviez été en apnée tout le reste du temps. »
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Autre idée : revoir vos méthodes de travail. Une période calme va par exemple vous entraîner à ne plus faire de multitasking : « ce zapping attentionnel est épuisant et inefficace, séquencez plutôt vos journées en vous focalisant sur une tâche après l’autre » recommande Erwan Deveze. Là encore, c’est une bonne habitude à conserver toute l’année.
8° Développer son cerveau apprenant
« Nourrissez votre cerveau en vous formant, en apprenant de nouvelles choses », conseille Erwan Deveze. Il existe aujourd’hui pléthore de formations en ligne, de MOOC, de podcasts… « Nous devons devenir des apprenants permanents », insiste-t-il. Quelle sera votre prochaine lecture ?
9° Passer du temps avec son équipe
Organiser un team-building, échanger davantage de manière informelle, susciter des discussions si vous êtes manager… Pour Julien Hatton, « ce sont des moments où l’on est plus disponible, donc autant en profiter pour aider son équipe, l’accompagner, être à son écoute et se montrer accessible ». « Cela peut être une bonne idée d’initier des réflexions sur la question du sens de son travail, propose de son côté Erwan Deveze. En tant que manager, vous pouvez inviter votre équipe à s’interroger collectivement sur son action. Cela va nourrir l’engagement sur le long terme. »
10° Ne pas s’endormir sur ses lauriers
« Un écueil serait selon moi d’être complètement inactif, conclut Julien Hatton. Ralentir oui, mais pas de manière excessive non plus sinon vous allez le payer à la rentrée. Un peu comme dans un match de foot, il y a des périodes moins intenses que d’autres, et c’est bien normal car on ne peut pas être à fond tout le temps, mais les joueurs ne s’arrêtent pas en plein match. »