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Fin de carrière : non, les seniors ne sont pas réticents au changement !

Les travailleurs de plus de 50 ans, en fin de carrière et proches de la retraite, conservent des perspectives et des ambitions professionnelles, en termes de changement, voire de reconversion. Et pour cause, une enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) révèle que 70 % d’entre eux souhaitent encore évoluer professionnellement...

Mobilité interne, montée en compétences, reconversion… Les plus de 50 ans témoignent, pour la majorité d’entre eux, d’une volonté de progression professionnelle encore bien présente. Un constat établi par l’étude « Comment les seniors envisagent-ils leur avenir professionnel jusqu’à la retraite ? » , publiée par le Céreq, et qui interroge, en pleine réforme des retraites, « les conditions de poursuite de l’activité professionnelle jusqu’à 64 ans« .

Parmi les premiers enseignements : sept travailleurs de plus de 50 ans sur dix émettent encore un souhait de changement dans leurs activités et formulent un projet professionnel pour les cinq prochaines années, tandis que près d’un sur deux estime manquer de formation et de compétences.

Quatre groupes de salariés seniors

De l’étude ressortent quatre groupes de salariés seniors, qui se distinguent selon leurs ambitions professionnelles et l’appréhension de leur avenir et de leur situation.

D’abord, le groupe « Progression en interne » rassemble 22 % des seniors, qui se caractérisent par leur progression et leur stabilité professionnelle. Et pour cause, ils sont plus souvent en CDI et moins nombreux que les autres à redouter la perte de leur emploi. Ils estiment quasi tous avoir encore des possibilités d’évolution dans les prochaines années (95 %, contre 25 % pour l’ensemble des seniors). De fait, cette catégorie formule plus de demandes de formations que les autres salariés seniors (29 %, contre 18 % dans l’ensemble).

Ensuite, le groupe « Montée en compétences », réunit 30 % des salariés seniors, qui sont les plus nombreux à formuler un projet professionnel pour les cinq ans à venir (93 %, contre 68 % dans l’ensemble). Sans surprise, cette catégorie est celle souhaitant le plus faire évoluer le contenu de ses activités professionnelles, gagner en responsabilité et, au besoin, changer d’entreprise, même si 83 % de ses membres déclarent un manque de compétences.

Le troisième groupe, baptisé « Reconversion », est le moins fourni, avec 18 % des salariés seniors. Sans surprise, il s’agit là des travailleurs de plus de 50 ans les moins satisfaits de leur situation professionnelle : 65 % d’entre eux jugent leur travail pénible, contre 44 % dans l’ensemble. Aussi, ils estiment que leur emploi ne correspond pas à leur qualification (53 %) et n’est pas suffisamment rémunéré (82 %) ; et ne pensent pas avoir de possibilités d’évolution en interne. Un état de fait qui en pousse 37 % à souhaiter changer de métier ou de profession et 30 % à changer d’entreprise. Pour autant, si 53 % de cette catégorie souhaite se former, seuls 7 % en ont formulé la demande. À noter qu’il s’agit du groupe le plus féminisé et aux niveaux de salaire les plus bas (31 % ont un salaire inférieur à 1,3 fois le Smic).

Enfin, la catégorie « Vers la retraite » rassemble les 30 % de seniors restants. Lesquels sont les plus satisfaits de leur situation professionnelle : 96 % estime utiliser pleinement leurs compétences dans un travail qui correspond à leurs qualifications, 91 % pensent ne pas avoir de risque de perdre leur emploi, 76 % rapportent que leur travail implique d’apprendre des choses nouvelles… Parmi ce groupe, plus des deux tiers affichent ainsi une ancienneté dans leur entreprise supérieure à 10 ans. Peu friands d’évolutions nouvelles, ces seniors satisfaits sont les moins nombreux à formuler un projet professionnel et à souhaiter se former.

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