[Spécial congrès 2023] Paris veut briller avec les jeux olympiques

En ce printemps, le tourisme bat son plein dans les rues de Paris. Autour de la pyramide du Louvre, quelques visiteurs posent pour la photo, un badge autour du cou. Ils se sont « échappés » d’un congrès organisé à deux pas, dans les salles du Carrousel… Après trois années sur pause, le tourisme d’affaires dans la Ville Lumière reprend des couleurs. L’an dernier, l’office de tourisme de Paris a recensé 714 congrès, contre 1 084 en 2019 (une moyenne de trois par jour !). Les professionnels se félicitent notamment du retour des grosses manifestations internationales de plusieurs milliers de personnes. Selon le classement ICCA (International Congress and Convention Association) de 2022, Paris remonte ainsi sur la troisième marche du podium mondial, derrière Vienne et Lisbonne, avec 134 événements accueillis répondant aux critères de l’organisme.

Des offres innovantes
L’année 2023 permettra-t-elle à la capitale tricolore de reprendre la pole position qu’elle occupait en 2019 ? « D’après le World Travel & Tourism Council, elle est la destination la plus puissante au monde ; c’est une bonne nouvelle, l’attractivité est un critère majeur pour les organisateurs », se réjouit Corinne Menegaux, directrice générale de l’office de tourisme et des congrès, qui rappelle que lorsqu’un événement se tient à Paris, il comptabilise 20 % de participants supplémentaires.Forte de son pouvoir naturel de séduction, la ville travaille désormais à améliorer son offre à travers la mise en place d’une charte d’accueil et multiplie les initiatives pour attirer les congrès en accord avec ses valeurs ; des événements durables et innovants sur des filières identifiées comme stratégiques : la création, l’innovation, le sport et l’eSport, la gastronomie, la santé et la culture. « Nous voulons également renouveler l’image de la destination, en faisant la promotion des cultures urbaines, de la vie nocturne, des artisans… », poursuit Corinne Menegaux. Message reçu par les professionnels. Filiale de la Chambre de Commerce de Paris-Île-de-France et d’Unibail-Rodamco-Westfield, VIParis gère douze sites majeurs, dont Paris Expo Porte de Versailles, ou le Palais des Congrès de Paris. Une profonde restructuration de l’offre a été engagée depuis quelques années pour répondre aux nouvelles attentes, en particulier Porte de Versailles où 600 M€ sont investis : restructuration des pavillons d’exposition, construction en cours de la Tour Triangle (bureaux et hôtel) et transformation du hall 7 en centre de conventions. Inauguré en 2017, ce Paris Convention Centre se targue d’être le plus grand d’Europe capable d’accueillir jusqu’à 35 000 participants, notamment les gros congrès médicaux qui ne pouvaient pas venir en France faute d’équipements adaptés. Ainsi, en septembre 2022, le congrès européen d’oncologie a réuni 20 000 participants.

Récemment, Paris Expo Porte de Versailles a poursuivi sa mue en ciblant l’événementiel, avec l’aménagement de La Serre sur le toit d’un pavillon à la manière d’un jardin d’hiver, et de « Jam Capsule » où sont projetés des films immersifs à 360°. Alors que tout autour, de nouveaux hôtels (Novotel, Mama Shelter, Okko) ont renforcé l’offre d’hébergements. Les autres sites de VIParis ne sont pas négligés. Septembre verra ainsi l’ouverture du CNIT Forest dans l’emblématique bâtiment de La Défense avec 20 000 m2 d’espaces dont deux amphithéâtres (1 175 et 740 places). Enfin, en parallèle du réaménagement de la Porte Maillot, le Palais des Congrès (quatre amphithéâtres de 370 à 3700 personnes) qui domine la place continue à moderniser ses espaces.

Un effet jo espéré dès 2025
Si VIParis fait la course en tête, plus de 260 lieux franciliens reçoivent chaque année des congrès.
En 2019, 35 % se déroulaient dans des centres de congrès, contre 39 % dans des lieux scientifiques, 8 % dans des hôtels et 5 % dans des lieux événementiels.Dans le top dix, outre le Palais des Congrès et Paris Expo Porte de Versailles, on trouve l’Institut Pasteur, la Maison de la Recherche (Université Paris Sorbonne), l’Unesco, la Cité des Sciences de la Villette, le centre de conférences de l’OCDE ou le Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux. Alléché par ce marché, GL Events fait le forcing. Le groupe gère huit équipements en Île-de-France, dont le Palais Brongniart (ex-Bourse), l’espace événementiel du Parc Floral de Paris, la Maison de la Mutualité ou le Paris Event Center (17 000 personnes) installé Porte de la Villette. Récemment, il a repris en gestion le bâtiment de la gare des Invalides (longtemps occupé par Air France) transformé en lieu éphémère avant d’accueillir le musée Giacometti en 2026. De son côté, Châteauform – acteur majeur des séminaires – voit également plus grand avec Les Docks de Paris (4 000 personnes) installés dans les anciens magasins généraux d’Aubervilliers ou la gestion du nouveau palais des congrès de Saclay. Un écueil pourrait néanmoins freiner provisoirement le redémarrage du marché, à savoir les Jeux olympiques qui vont monopoliser les 125 000 chambres d’hôtels et équipements du Grand Paris dès la fin du printemps 2024 et jusqu’à l’automne.

VIParis anticipe une année 2024 plus faible dans le domaine des événements professionnels alors que ses infrastructures accueilleront des épreuves sportives, les centres de radio-télévision et de presse. « L’effet JO devrait être visible en 2025, compte tenu de l’attention portée à Paris et au renouvellement des infrastructures », précise VIParis. « Les Jeux permettront de montrer au monde notre savoir-faire dans l’organisation de grands événements, seront l’occasion de promouvoir une ville augmentée, durable et innovante, et d’activer de nouveaux leviers pour le tourisme d’affaires, autour d’une nouvelle offre, de nouveaux contenus et solutions », conclut avec optimisme Corinne Menegaux. Reste à espérer que la fête soit réussie…

Source : Office de tourisme et des congrès de Paris.