Pouvez-vous définir l’agilité professionnelle ?
Être agile, c’est savoir s’adapter dans un environnement en mouvement, tout en prenant les décisions de manière autonome et en accord avec soi-même, son entreprise et/ou son équipe. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre entre stabilité et flexibilité.
Quelles sont ses vertus ?
Cette compétence est très importante dans un monde complexe où la vitesse prime. Il faut être capable de rester centré et de garder en tête le sens de son travail tout en s’adaptant. Selon moi, c’est une soft skill essentielle pour la santé économique des entreprises et indispensable au bien-être mental des collaborateurs. En effet, quelles que soient les contraintes auxquelles on doit faire face, il faut accepter de s’adapter, mais, si cela atteint sa vitalité personnelle, cela permet de se rendre compte qu’il est nécessaire de quitter son poste, en mobilité interne ou externe, si l’on ne peut pas changer la situation. L’agilité apporte courage et confiance en soi. Idem si l’on sent que l’on n’apporte plus de valeur ajoutée à son environnement de travail, l’agilité professionnelle rend capable d’anticiper le changement et d’identifier là où l’on sera attendu pour sa valeur. Cela permet de s’apercevoir que l’on dépérit dans un cadre professionnel et de trouver celui qui nous conviendra mieux, où l’on est attendu pour ce que l’on vaut.
L’agilité professionnelle ne nécessite pas de plan de carrière sur le long terme, mais aide à avancer par petits pas, sans perdre de temps. Elle donne la capacité d’identifier quelle est sa valeur propre et comment arriver à s’adapter pour créer de la valeur. En résumé, pour une entreprise, l’agilité des collaborateurs présente l’avantage de générer de l’engagement, du dynamisme de la productivité et donc de faire gagner du temps et de l’argent, plutôt que d’être confrontée à des formes de résistance. Et, au niveau individuel, cela apporte de l’énergie, de l’épanouissement, de la sérénité et de la réussite.
De quelle manière l’agilité peut-elle être utilisée par un manager ?
Pour un manager, la question est de savoir comment accompagner son équipe dans un environnement qui change tout le temps, où tout va très vite et se complexifie. La première responsabilité d’un manager, c’est de créer un ancrage en mobilisant le collectif. Et aussi en repérant si des collaborateurs souffrent : par exemple, une personne qui s’éteint, ou qui est agressive, ou qui râle… Ensuite, il faut savoir que la flexibilité fait partie des nouvelles règles du jeu. Manager sans flexibilité, c’est signer sa perte.
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Comment cultiver l’agilité professionnelle ?
Chez Valeurs&Valeur, nous avons mis au point une méthode qui suit trois phases. Tout d’abord, être ancré en soi, avoir conscience de son plein potentiel, avec ses atouts et ses fragilités, en faisant preuve de recul sur soi-même. Ensuite, être capable de créer de la valeur en étant aligné avec qui l’on est, dans un environnement qui correspond à cela, car on aura identifié les bonnes pratiques et la culture d’entreprise. Et, enfin, incarner et communiquer ce que l’on a à apporter à l’entreprise pour être identifié au sein de la structure où l’on travaille ou bien par les employeurs potentiels. Donc il y a les deux dimensions à développer : savoir faire dans le bon contexte, avec les compétences adaptées que l’on a identifiées ; et faire savoir ce dont on est capable, en l’incarnant et en sachant communiquer.