1° Savoir bien recruter
Face aux tensions de recrutement et à l’émergence d’un marché du travail très favorable aux candidats dans de nombreux secteurs, réussir ses embauches n’est plus un enjeu crucial seulement pour les RH, mais aussi pour la croissance économique d’une entreprise, voire sa survie. Or, les managers sont très impliqués dans les processus, sans être toujours bien préparés à ce nouveau contexte et au sourcing des bons profils. Selon l’Apec, en 2022, 84 % des managers ont réalisé des entretiens d’embauche et 85 % ont participé au choix final des nouvelles recrues. « Il faut éviter les biais pour ne pas forcément sélectionner une personne qui nous ressemble ou qui ressemble à celle qu’elle remplace« , souligne Claudio Vandi, directeur produit de Numa, école virtuelle des nouvelles pratiques de travail. D’où son module de formation de deux heures en distanciel « recruter les bons profils aux bons postes« , destiné aux managers. « Il est, par exemple, indispensable de savoir rédiger une fiche de poste en toute objectivité et une scorecard traduisant des compétences en modalités d’évaluation, poursuit-il. Ou encore de faire une liste de questions efficaces. »
Des objectifs que fixe aussi la formation « Manager : mener un entretien de recrutement jusqu’à l’intégration« , en plus d’apprendre à peaufiner la présentation de l’entreprise sans la survendre. Elle est assurée, via son organisme CCF Management, par Corinne Souissi, auteure du livre Recruter gagnant-gagnant, paru en février dernier chez Gereso, société qui, outre l’édition, mène des activités de formation. Comme celle pour connaître le cadre juridique lié à la non-discrimination, que recommande Corinne Souissi aux managers, afin d’adopter une posture neutre et bienveillante. Cette diplômée en management des RH et coaching conseille enfin de suivre la formation de Gereso sur le recrutement à distance : « Cela permet d’optimiser l’expérience positive du candidat en rendant l’entretien par visioconférence constructif et efficace.«
2° RSE : améliorer ses connaissances
L’intégration de la RSE et des objectifs du développement durable dans les stratégie globales des entreprises n’est plus une option ! C’est désormais une révolution en marche. De fait, les managers sont amenés à être responsabilisés sur ces questions, soit pour mener la transition écologique des pratiques internes, soit a minima pour bien encadrer les collaborateurs dont c’est la mission. Pour se former à la RSE, en cours ou en début de carrière, plusieurs solutions existent pour les managers. Outre les séminaires ou groupes de travail organisés pour partager les bonnes pratiques et sensibiliser, vous pouvez perfectionner vos connaissances en suivant des MOOC, des formations en ligne consultables librement. Direction la plateforme France Université Numérique pour trouver une liste de cours dédiés.
Pour aller plus loin et faire reconnaître sa compétence via un parcours court et intense, la formation certifiante est à privilégier. Les grandes écoles de commerce et de management proposent ce genre de parcours thématiques. Quelques exemples ? La formation « Leader de l’économie circulaire » de l’ESCP (5 demi-journées), le certificat responsable développement durable et RSE d’Afnor compétences (10,5 jours), le parcours développement durable et RSE de l’Essec ou encore la formation « Stratégie RSE » de l’Edhec. Le centre de formation spécialisé Ecolearn propose aussi une multitude de formations de sensibilisation et de compétences de plusieurs semaines pour une entreprise durable.
S’agissant des formations diplômantes en master, le classement Eduniversal cite en priorité le MBA management de la RSE de l’Institut Léonard de Vinci, le master 2 équivalent de l’IAE Gustave Eiffel, et le master développement durable et responsabilité de Paris Dauphine. Citons enfin l’executive master en RSE de HEC Paris, en collaboration avec l’ONG WWF France. Vous avez donc l’embarras du choix pour verdir vos pratiques managériales !
3° Favoriser l’inclusion
La diversité est une richesse et un levier d’attractivité pour l’entreprise. Ainsi, 32 % des demandeurs d’emploi expriment ne plus vouloir postuler à une offre si l’entreprise ne se positionne pas en faveur de la diversité, selon une enquête Glassdoor. Apprendre à favoriser l’inclusion à l’échelle de leur équipe est ainsi un enjeu clé pour les managers, indispensable à un environnement de travail inclusif et équitable. Surtout que la législation française reconnaît 24 critères de discrimination, du handicap à l’origine en passant par le genre, l’orientation sexuelle et la situation économique et familiale. Et que toute entreprise de plus de 300 salariés fait face à une obligation légale de formation de ses managers ou chargés de recrutement à la non-discrimination à l’embauche.
Au-delà de ce cadre légal, tout manager peut apprendre à identifier les biais de discrimination et les leviers de la diversité par des formations en ligne. Pour une première sensibilisation, l’association À compétence égale propose son module d’e-learning « Manager sans discriminer« , certifié Qualiopi. Des programmes courts d’executive education sont également proposés par les business schools, à l’instar de la formation « Diversité et inclusion » proposée par HEC Paris et la formation certifiante « Diversity and inclusion in the workplace« , dispensée en anglais sur une dizaine d’heures par l’Essec, qui livre les bases de la gestion de la diversité et des bénéfices de la limitation des discriminations. Sur un enjeu plus précis comme celui du handicap, OpenClassrooms anime avec le soutien de l’Agefiph un cours en ligne intitulé « Développez une entreprise plus inclusive envers le handicap« .
4° Cultiver ses soft skills
Un bon manager ne peut plus se limiter à ses capacités techniques et ses savoir-faire, ou hard skills. « La crise du Covid-19 nous a rappelé combien l’agilité était par exemple une compétence clé pour bien manager, confirme Lara Bertola, psychologue, docteur en management et professeur permanent à Rennes School of Business. Nous évoluons dans un monde incertain, ponctué de petits et grands changements, qui demande aux managers d’incarner des valeurs et des qualités humaines pour maintenir la cohésion de groupe. La bienveillance, l’écoute, l’intelligence émotionnelle… Or, la formation à ces soft skills, qui permet d’apprendre à mieux se connaître mais aussi de mieux appréhender les sources de motivation dans son équipe, reste encore trop souvent négligée. C’est dommage car les entreprises ont besoin d’un management plus humain. »
Dans une étude parue en 2020, le World Economic Forum met ainsi en avant les 5 soft skills clés pour manager efficacemment : résolution de problèmes complexes, agilité, intelligence émotionnelle, leadership et créativité. Pour fournir les bases d’un management positif, favorable au bien-être au travail, l’organisme Hommes & Coopération propose par exemple deux jours de formation au management bienveillant et engageant. Pour un parcours plus généraliste sur les enjeux du management, m2i formation dispense un programme « Manager : les soft skills pour développer vos compétences comportementales« . Autre idée : la formation de deux jours « Manager par l’intelligence émotionnelle et les Neurosciences » de l’Essca Executive Education. De quoi comprendre les mécanismes cérébraux pour éclairer l’ensemble des situations vécues par les managers au quotidien et gagner en sérénité dans les relations au travail.
5° RPS : détecter les signaux faibles
Plus de deux millions de personnes sont aujourd’hui en burn out sévère en France. Et de plus en plus de salariés se sentent fatigués, voire épuisés. Comment inverser la tendance ? En agissant sur les différents niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire) en entreprise, mais aussi en formant mieux les managers aux risques psychosociaux (RPS). « L’enjeu est de sensibiliser chacun avec sa propre perception du sujet, de parler des stresseurs qui sont propres à chaque fonction, précise Noémie Guerrin, consultante et formatrice en prévention en santé mentale au travail, qui anime notamment une formation intitulée « Managers, agir en tant que préventeurs des risques psychosociaux« . La problématique est que bien souvent les entreprises sensibilisent les collaborateurs, mais oublient que les managers et dirigeants ont un terrain très propice au développement des risques psychosociaux, du fait de la pression, de la charge de travail, ou encore du masque qu’il leur est parfois demandé de porter en tant que leader. Si l’on souhaite que cette culture de la santé positive soit incarnée dans l’entreprise, il est nécessaire que les fonctions encadrantes comprennent véritablement l’enjeu pour leur propre santé, mais aussi pour celle des autres et de l’organisation. »
Il est également possible pour les managers de devenir secouristes en santé mentale. Inspirée des premiers secours physiques, cette formation s’appuie sur une méthode apprenant à intervenir pour écouter, rassurer et accompagner, si nécessaire, la personne concernée vers une prise en charge adaptée. Une liste de formateurs accrédités est disponible sur le site https://pssmfrance.fr/etre-secouriste/ Pour des formations internes en entreprise, vous pouvez également solliciter des cabinets de psychologues du travail comme Empreinte Humaine, qui forme au healthy management, ou encore Stimulus qui propose notamment une formation « Développer ses pratiques saines de management« . De son côté, le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) délivre un MOOC de quatre semaines, dispensé par Cécile Dejoux, pour apprendre à manager par le « care » afin d’engager les équipes, tout en prenant soin d’elles.
Article écrit par Adam Belghiti Alaoui, Fabienne Broucaret et Stéphanie Condis.
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