Il existe de nombreuses formes de management. Selon Luc Bretones, CEO de NextGen, présent lors du Salon du management à Paris le 27 février 2024, l’arrivée fulgurante de l’intelligence artificielle (IA) au sein des organisations ne se fera pas contre les managers, mais avec eux, en devenant un outil émancipateur.
Il rappelle tout d’abord que « l’IA est un ensemble d’algorithmes qui se nourrissent de données. Elle peut déduire certaines informations, situations, et permet donc d’automatiser des tâches qui étaient jusqu’à présent répétitives, pénibles, et qui demandaient beaucoup d’investissement humain, sans grande valeur ajoutée. A l’inverse, l’IA sera aussi capable de réaliser des tâches très évoluées, très rapidement, qui étaient l’apanage des profils expérimentés jusqu’à aujourd’hui. »
Se reconcentrer sur les tâches essentielles
Les managers peuvent donc tirer leur épingle du jeu. Actuellement, « ils ont une équation impossible à résoudre. On leur demande tout et son contraire. Ils doivent gérer les ressources humaines, la qualité, les relations sociales, la performance, les objectifs. C’est infernal ! Beaucoup finissent par démissionner. Grâce à l’IA, et au sous-traitement de certaines tâches, ils gagnent du temps. Ils peuvent se reconcentrer sur leur cœur de métier : les relations humaines, la transmission de bonnes pratiques et de conseils. Tout ce qui participe à remettre de l’humain au centre des préoccupations est bon à prendre. L’IA est un soutien ! »
Côté salariés, les inquiétudes sont fondées car « il s’agit de s’adapter à une nouvelle réalité », reconnaît Luc Bretones. Mais, selon le dirigeant, l’IA présente des aspects positifs. Ce nouveau contexte de travail va notamment amener les profils débutants à « être challengés davantage, car les tâches simples qui leur étaient confiées jusqu’alors vont être déléguées à l’IA. En début de carrière, les jeunes générations utiliseront l’IA pour réaliser des tâches plus complexes, plus rapidement et à plus forte valeur ajoutée », se réjouit-il.
Pour ces deux principales raisons – gain de temps et gain d’intérêt dans les missions confiées – « l’IA est un véritable progrès pour émanciper les managers, leurs équipes, et plus globalement l’ensemble des acteurs du travail. A condition qu’elle soit contrôlée et respecte une éthique acceptable pour les sociétés », termine le patron de l’institut de formations de dirigeants NextGen.