Il existe de nombreuses formes de management. Selon le directeur général à la MAIF, Pascal Demurger, présent lors du Salon du management à Paris le 27 février 2024, l’axer autour de la confiance est « essentiel ». La société d’assurance française a mis en place le management par la confiance il y a une dizaine d’années, rappelle-t-il, car « tout le monde y gagne à avoir confiance dans l’autre a priori. »
Conséquence ? « Nous sommes sortis d’un management hiérarchique classique qui repose toujours sur le même triptyque « Je donne un ordre, j’en contrôle l’exécution et j’en sanctionne le résultat ». Cela laisse très peu d’initiatives à l’individu. Nous, au contraire, nous cherchons à élargir son champ de marge de manœuvre (…) de sorte à ce qu’il ne soit pas enfermé dans un process défini par d’autres au-dessus de lui. »
Règle n°1 : « Ne pas dire plus que ce que l’on fait »
Et selon le dirigeant, le management par la confiance fonctionne « dans les deux sens. La confiance, c’est aussi celle des collaborateurs à l’égard de leur manager, ou de l’ensemble du corps social à l’égard de l’entreprise. » Une notion qui résonne particulièrement chez les jeunes générations d’actifs dont « le niveau de vigilance, d’exigence est plus élevé » à l’égard des « promesses qui sont faites », poursuit-il. « Si la réalité ne correspond pas strictement aux discours tenus, la sanction est immédiate et extrêmement forte avec une capacité à changer d’entreprise qui est beaucoup plus importante aujourd’hui ». Il reconnaît que ce niveau d’exigence est « salutaire » et impose « à un chef d’entreprise d’assumer ses responsabilités. »
Préserver la confiance des équipes en interne est tout aussi important que conserver la confiance des clients, des citoyens, ou de potentiels futurs talents en externe : « La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres », commente le patron de la MAIF. En cas de scandales qui viendraient ébranler une entreprise, « les choses vont très vite. Quand on trahit la confiance de l’autre, il faut énormément de temps, énormément de preuves pour la reconquérir. Aujourd’hui, tous les écarts, même relativement peu importants, entre ce qui est affiché et la réalité sont, là encore, très fortement sanctionnés. » De plus, l’omniprésence des médias et des réseaux sociaux rend le moindre écart « plus visible et moins supportable pour le public. » In fine, la règle n°1, selon lui, est de « ne pas dire plus que ce que l’on fait ! »