Le rôle du manager est amené à se renforcer au sein des organisations dans les années à venir. Et ses qualités à évoluer… Elles seront diverses, mais toutes porteront sur des compétences humaines, comme « la sincérité », indique tout d’abord Pascal Demurger, directeur général de la MAIF. « On ne peut pas bien manager sans cela, car les dissonances se ressentent toujours chez l’autre. » Pour Luc Bretones, le bon manager de demain sera visionnaire. « Il devra savoir où il est et où il veut aller », explique-t-il. Pour Ana Zonari, il devra « avoir une bonne connaissance de soi et de l’écoute empathique ». Autrement dit, « une écoute centrée sur l’autre, une bonne intention à son égard. En essayant de comprendre autrui, comme il se comprend, et pas comme moi j’ai envie de le comprendre. » « L’entraide », poursuit Anthony Babkine, car selon lui, « si le siècle à venir n’est pas fait de solidarité, on ira tout droit dans le mur. Je vois beaucoup de gens sortir du syndrome de l’imposteur, trouver leur place dans la société, parce qu’ils ont été aidés. »
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D’après Aurélie Durand, il devra avoir la capacité « à prendre du recul sur des comportements et exigences automatiques » afin de s’adapter à différentes situations et personnalités. « Lucide », note Adrien Chignard. « L’authenticité », abonde Makeba Chamry-Makhamat. Car selon elle, elle permet de savoir parler de « ses échecs et de ses vulnérabilités » à ses collaborateurs. Pour Caroline Diard, c’est « l’agilité, la capacité à rebondir et à s’adapter. Et pour être agile, il faut être en mesure de déléguer et de faire confiance à ses équipes sur lesquelles on va compter en cas de crise ». Des crises – économiques, environnementales, sanitaires – qui pourraient se multiplier à l’avenir… Delphine Zanelli souligne, de son côté, qu’il est fondamental de « développer sa posture de leader, car dans le leadership il y a plusieurs qualités. Elles sont toutes importantes, on ne les a pas forcément toutes ». « L’humilité » continue Clément Bergon. « Il est temps que la vitrine et l’arrière-boutique ne soient plus différentes », en ajoutant qu’il s’agit « d’accepter d’être qui l’on est. On ne pourra donner envie d’être suivi qu’à partir du moment où on est qui l’on est ».
Protecteur et challengeant à la fois
« L’écoute », indique à son tour Boutayna Burkel, qui rejoint le point de vue de Noémie Guerrin, pour qui le bon manager de demain sera « attentif à l’autre et sera précisément recruté pour cette qualité. » Pour Bernard Coulaty, il sera en mesure de faire « un balancier permanent en étant protecteur par moment, et challengeant à d’autres moments ». D’après Stéphane Moriou, le manager du futur devra « se remettre en cause beaucoup plus rapidement que par le passé. Les choses vont à un tel rythme, il y a un tel flux d’informations à ingérer que la prise de décision se complexifie ». Enfin, c’est « la proximité », d’après Claudio Vendi, car « le risque quand on devient manager, c’est de prendre de la distance avec les réalités du terrain et donc, le quotidien des équipes. » Ce dernier devra continuer à connaître, selon ce dirigeant, « leurs préoccupations, leurs leviers de motivation, ou à l’inverse leurs facteurs de stress. »
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