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Télétravail : les cadres français pas près d’y renoncer !

Depuis le Covid-19, les cadres sont plus nombreux que le reste des actifs français à bénéficier du télétravail... et ils ne comptent pas renoncer à ce "privilège", d'après une étude de l'Apec, publiée ce mardi 12 mars.

Le travail en présentiel du lundi au vendredi est un lointain souvenir. Près de 4 ans après le début de la crise du Covid-19, ayant entraîné la généralisation du télétravail, 67 % des cadres sont toujours satisfaits de télétravailler au moins une fois par semaine. D’après une étude de l’Apec, publiée mardi 12 mars, presque un sur deux (49 %) souhaiterait même y recourir davantage. « On aurait pu penser qu’au fil du temps nous assisterions à un mouvement de reflux, et bien pas du tout, c’est même tout le contraire qui se produit. La pratique continue à se diffuser, pas tant dans les grandes entreprises où elle est déjà très élevée, mais dans les TPE et les PME », a affirmé le directeur de l’Apec, Gilles Gateau, dans les colonnes du Monde.

Autre tendance soulevée par l’étude ? Le télétravail n’est plus une option négociable pour les cadres, mais un acquis auquel ils tiennent ! Plus de la moitié des répondants (51 %) sont prêts à ne pas rejoindre une entreprise si elle ne propose pas de télétravail. Et plus de huit sur dix (82 %) seraient mécontents si leur entreprise actuelle supprimait la possibilité de travailler à domicile. Bien qu’elles en aient le droit, la plupart des entreprises, face à la concurrence féroce sur le marché des cadres, n’envisagent pas de les priver de ce « privilège ». Et puis de toute façon… seulement 10 % d’entre eux souhaiteraient être à 100 % en télétravail. La moyenne idéale se situe autour de 2 (30 %) ou 3 jours (22 %) d’après les répondants.

Ascension professionnelle entravée

Les cadres plébiscitent donc le télétravail pour de nombreuses raisons, mais d’après cette étude, ils sont aussi lucides sur les limites de cette organisation. A commencer par la réduction des interactions, pour 41 % d’entre eux, et donc la perte progressive de la cohésion au sein des équipes Presque la moitié (48 %) déplore la difficulté de s’intégrer ou d’intégrer un(e) nouveau salarié dans l’entreprise. Ils sont également critiques à l’égard de la porosité entre la vie privée et la vie professionnelle, car même s’ils n’ont pas d’obligations légales à se connecter en dehors du temps de travail, la réalité peut s’avérer différente.

Enfin, la plus grande résistance à l’égard de la pérennisation de cette pratique se trouve du côté des cadres juniors (moins de 35 ans) pour une raison simple : ils redoutent de voir leur ascension professionnelle entravée (manquer des informations importantes pour 49 % d’entre eux, ou avoir un manager qui ne perçoit pas leur charge de travail pour 46 %). Le rapport « Returning For Good » de l’entreprise Unispace Global Workplace, publié en mai 2023, confirme ces inquiétudes : « 80 % des employeurs affirment que les perspectives de carrière des salariés travaillant de façon hybride pourraient être négativement impactées : hausses des salaires limitées ou moins de promotions et bonus. »

Si promouvoir les salariés en fonction de leur présence au bureau n’est pas légal, le favoritisme dont font preuve les supérieurs hiérarchiques lors de promotions est difficile à prouver. Il semblerait donc que la meilleure attitude à adopter pour un cadre en début de carrière soit d’être présent en entreprise !

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