Le mauvais réflexe lorsque l’on est en poste consiste à plonger la tête dans le guidon et à pédaler comme un forcené pour rattraper un fantomatique peloton. Par Hervé Bommelaer
Attention, en adoptant une posture de sprinter dopé à l’EPO, vous risquez de manquer un virage et d’échouer, tel un misérable pantin désarticulé, dans le décor.
Dans les atmosphères de stress, la tendance est à la fermeture des écoutilles, du calfeutrement, du cloutage des portes et des fenêtres. C’est le règne des tortues dont on ne voit plus que les carapaces alignées sur la plage.
En temps de difficultés économiques, beaucoup de personnes s’acharnent à appliquer l’attitude du bon élève qui croit pouvoir s’en sortir grâce à un travail acharné.
La stratégie de l’autruche, pas pertinente
Dans ces périodes agitées, le besogneux est persuadé que seule la quantité de travail peut fait la différence. Le travail effréné et les heures supplémentaires qu’il s’inflige constituent un puissant anxiolytique qui le rend de plus en plus abruti. En agissant ainsi, il reproduit le bon vieux schéma des études secondaires où un surplus de travail déterminait une amélioration quasi mathématique des résultats. Or croire que la vie professionnelle fonctionne comme l’école est une erreur. Un autre mauvais réflexe consiste aussi à se regarder le nombril, à ne plus être attentif aux autres et à ne plus faire de Réseau. Cette attitude de repli, de retraite, d’enterrement dans sa tranchée est dangereuse.
La stratégie de l’autruche suréquipée de boules Quies n’a encore jamais prouvé sa pertinence. Plus que jamais, dans les périodes de difficulté, il convient d’être ouvert, curieux et disponible. C’est en sortant la tête du guidon que vous aurez le plus de chances de repérer les opportunités qui peuvent se présenter à vous. Mais pour les distinguer, il faut prendre un minimum de temps et du recul. Et continuer à réseauter.
L’auteur
Hervé Bommelaer est consultant en transition de carrière (Enjeux &Dirigeants associés).