Quelque 540 000 emplois salariés ont été créés entre 2012 et 2015, grâce à la forte croissante de 15.000 entreprises françaises très performantes.
Selon une récente étude de l’Insee, parmi les 176 250 entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles, 15.080 étaient en 2015 des entreprises « en forte croissance », soit 8,6 %. D’après la définition d’Eurostat et de l’OCDE, une entreprise en forte croissance correspond à une organisation « dont le taux de croissance annuel moyen sur trois ans de ses effectifs salariés est supérieur à 10 % », et « dont l’effectif était de 10 salariés ou plus au début de la période de croissance ».
Ces organisations très performantes jouent, indique l’institut d’études, « un rôle important dans la création d’emplois. » Ainsi, leurs effectifs ont crû de 10 % entre 2012 et 2015, avec la création de 540 000 emplois salariés en équivalent temps plein (ETP). Les effectifs salariés des jeunes entreprises à forte croissance, ou « gazelles » (1), ont de leur côté doublé en trois ans, avec plus de 30.000 emplois salariés ETP.
45 % des entreprises performantes sont des « gazelles »
D’après l’Insee, la proportion d’entreprises en forte croissance est la plus élevée dans les activités de l’information et de la communication (16,6 %, surtout dans le conseil en systèmes et logiciels informatiques et la programmation), les services administratifs et de soutien (13,7 %, notamment dans la sécurité privée et le nettoyage courant des bâtiments) et les activités spécialisées scientifiques et techniques (11,2 %, surtout dans les conseils de gestion, les études techniques et les activités comptables).
En outre, les jeunes entreprises ont plus de chances d’être en forte croissance : elles étaient en effet 45 %, entre 2012 et 2015, à avoir moins de dix ans d’ancienneté, contre 26 % dans l’ensemble des entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles. Les « gazelles » en forte croissance sont encore plus sur-représentées dans les activités de services administratifs et de soutien, l’information et la communication ou les activités spécialisées scientifiques et techniques. On en retrouve aussi dans la santé et l’action sociale, pour les activités d’aide à domicile.
Intégration dans un groupe, exportations et investissements
Mais si l’âge et l’activité de l’entreprise sont les principaux facteurs associés à la forte croissance, « celle-ci va souvent de pair avec l’intégration au sein d’un groupe », afin de croître toujours plus, indique l’Insee. Ainsi, entre 2012 et 2015, 13 % des entreprises en forte croissance ont rejoint un groupe, contre 7 % pour l’ensemble des entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles. Par ailleurs, les entreprises localisées en Île-de-France auraient 1,2 fois plus de chances d’être en forte croissance que celles localisées en province ou dans les DOM. Enfin, les entreprises « ouvertes sur le commerce international, c’est-à-dire qui déclarent un chiffre d’affaires à l’exportation », sont plus fréquemment en forte croissance, de même que celles qui ont un taux d’investissement important.
À noter que toutefois, la part d’entreprises tricolores en forte croissance reste inférieure à la moyenne des pays de l’UE. Ainsi, la France se place au 4e rang européen derrière l’Allemagne (38.000 entreprises), le Royaume-Uni (23.000) et l’Espagne (14 000).
(1) Une « gazelle » est une entreprise âgée de 4 ou 5 ans à la fin de la période de croissance. L’équivalent d’une « start-up », même si selon l’Insee, ce concept « ne correspond à aucune définition statistique officielle ».