Retour au travail : comment se (re)motiver et travailler efficacement avant l’été ?
Management

Retour au travail : comment se (re)motiver et travailler efficacement avant l’été ?

Cette semaine marque la fin des longs week-end de mai. Si l'année 2024 a été particulièrement généreuse en jours fériés, il s'agit désormais pour les actifs français de se remettre à travailler. Difficile de se motiver avant l'été... La psychologue Caroline Delannoy, et la coach en management Corinne Bombardieri Roquier, partagent leurs bons conseils pour repartir en flèche !

Le mois de mai a filé à toute vitesse. Et pour cause ! Cette année, les actifs français ont été particulièrement gâtés. Grâce à de nombreux jours fériés bien placés, il leur a suffit de poser quelques jours de congés pour profiter de semaines entières de répit. Se pose désormais l’épineuse question de la (re)motivation. Comment retrouver l’envie de travailler ? Et de la manière la plus efficace possible avant l’été ?

Une période bénéfique

Tout d’abord, d’après la psychologue Caroline Delannoy, il existe deux formes de motivation : extrinsèque (qui vient de l’extérieur comme une promotion ou un bon manager) et intrinsèque (propre à l’individu). Cette seconde motivation « consiste à avoir de l’intérêt et de l’envie à faire les choses. Mais elle n’est pas naturelle, spontanée, contrairement à ce que nous pourrions croire. C’est quelque chose qu’il faut apprendre, puis cultiver régulièrement. C’est une forme de fitness émotionnelle », plaisante-t-elle.

Globalement, cette période de repos – rythmée par de nombreux jours fériés – est « bénéfique pour la motivation des individus. Grâce à un ralentissement général des activités professionnelles, ils peuvent se couper de leurs obligations sans culpabilité, profiter de leurs proches, pratiquer des activités sportives, ou encore se reposer », affirme la spécialiste en santé mentale. Mais cette pause pré-estivale est aussi propice à la remise en question. « Que nous le voulons ou non, elle décuple ce que nous aimons et ce que nous aimons moins au travail, car nous avons le temps d’y penser », poursuit-elle. Il n’y a toutefois rien d’alarmant à « ressentir de la nostalgie, après un séjour agréable, lors de la reprise du travail. »

Prioriser les tâches

En revanche, si un sentiment de mal-être, comme une appréhension intense, accompagnée de symptômes physiques comme la boule au ventre, se manifeste les jours précédant la reprise, et persiste les jours suivants, alors « un signal fort est envoyé par le corps et doit alerter », prévient la psychologue. Bien souvent, il suffit que la personne s’interroge sur « ce dont elle a besoin et sur ce qui lui manque pour appréhender son travail plus sereinement. En rentrant de congés, certaines personnes modifient, par exemple, leur routine professionnelle en décidant de partir plus tôt du travail », explique-t-elle.

Ou bien, décident de « prioriser les tâches », complète Corinne Bombardieri Roquier, coach en management et autrice de Les quatre saisons d’une transition personnelle et professionnelle. « Lorsqu’on revient de vacances, on peut être dépassé par le travail à abattre et se disperser. Cette situation est contre-productive, car elle génère beaucoup de stress. Il s’agit d’aborder la situation posément en hiérarchisant les tâches. De nombreuses missions ne sont pas véritablement urgentes et/ou n’appellent pas de réponse. Dans certains cas, il peut être judicieux de solliciter le manager. Il peut aider à faire un choix entre ce qui doit être traité, et ce qui peut attendre, afin de bien gérer son temps », développe-t-elle.

Déployer des actions

Dans les cas où le mal-être est profond, des actions, allant jusqu’au changement d’entreprise, sont à mettre en œuvre. Afin de déterminer celles à entreprendre, Caroline Delannoy incite les individus à utiliser un outil d’auto-détermination, théorisé par Edward Deci et Richard Ryan : « Les salariés doivent savoir où ils se situent concernant l’autonomie dont ils disposent, le niveau de leurs compétences leur permettant de répondre (ou non) aux objectifs fixés, et leur intégration au sein de l’équipe ». Autre outil ? Le modèle PERMA (plaisir, engagement, relation positive, sens, accomplissement). « Ils peuvent, par exemple, se demander s’ils prennent du plaisir dans leur travail, et surtout, se remémorer pourquoi ils exercent ce métier afin de garder à l’esprit les aspects positifs et les raisons qui les poussent à rester », précise-t-elle.

Rituel collectif

Outre ces réflexions et actions individuelles, le manager peut jouer un rôle majeur dans la (re)motivation des équipes. Après les traditionnels ponts de mai, il peut, par exemple, « accueillir l’équipe avec un rituel, comme une réunion informelle en début de semaine, où il rappelle les réussites de l’équipe et les projets à venir. Il peut également valoriser celles et ceux qui sont restés au bureau pendant cette période, afin qu’il n’y ait pas de décalage avec les personnes qui ont pu se ressourcer. Ensuite, il convient de laisser la parole à tous les collaborateurs afin qu’ils puissent s’exprimer sur un sujet qui leur tient à cœur », indique Caroline Dalannoy. Selon cette dernière, ce temps de retrouvailles informelles est l’occasion pour le manager d’être vigilant « aux signaux faibles émis par certaines personnes anxieuses ou crispées alors qu’elles reviennent tout juste de congés. Il peut impulser une discussion s’il l’estime nécessaire. »

Tout cela permet aux managers et aux équipes de « reprendre en douceur, souligne la psychologue. Il ne faut pas oublier que la motivation est également possible lorsqu’on performe dans ses missions. Et que la performance ne peut se faire sans un cadre de sécurité psychologique des managers à l’égard de leurs collaborateurs. C’est un savant mélange entre bien-être individuel et bienveillance au sein de l’équipe ».

L’approche imminente de l’été doit, quant à elle, être une source de motivation extrinsèque d’après Caroline Delannoy, plutôt qu’une excuse de distraction. « C’est une perspective réjouissante à appréhender positivement. C’est souvent très motivant de se donner à fond quand on sait qu’on va de nouveau être en vacances ». La psychologue tient, toutefois, à souligner que cette année, la période estivale va être « sensiblement différente des précédentes, en raison des Jeux olympiques 2024. Certaines entreprises ne se sont pas encore organisées, ce qui peut générer du stress chez certains collaborateurs et managers. »

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