Alors que dans nombre d’entreprises managers et collaborateurs s’apprêtent à entrer dans une nouvelle campagne d’entretiens annuels d’évaluation, nous proposons les pièges les plus courants dans l’évaluation, ces fameux biais cognitifs. On parle aussi d’une série “d’heuristiques cognitifs”, qui sont des mécanismes systématiques de simplification et d’appréhension de la réalité. Par François Perotto*
– L’effet de récence (ou exactitude mémorielle ou exactitude mnésique) : nous avons tendance à nous souvenir davantage des dernières informations auxquelles nous avons été confrontés.
– L’effet de primauté : nous nous souvenons mieux des premiers éléments d’une liste mémorisée.
– L’effet d’ambiguïté : nous avons tendance à ne pas prendre en compte les éléments pour lesquels nous pensons manquer d’information.
– L’effet de halo : nous restons influencés par des évènements ou des caractéristiques marquants, qui vont influencer notre décision ou notre évaluation, au détriment d’autres aspects moins prononcés, ce qui entraîne une déformation positive ou négative.
– Le contraste : nous évaluons deux évènements ou deux individus l’un par rapport à l’autre au lieu de les évaluer individuellement, ce qui va entraîner une évaluation du second par rapport au premier sous un angle plus favorable ou plus défavorable.
– Le stéréotype : nous cherchons à situer autrui ou des groupes d’individus au travers de catégories descriptives simplifiées ; nous leur attribuons ainsi arbitrairement des traits ou des comportements.
– L’ancrage : nous estimons les valeurs accordées à des objets ou à des évènements inconnus par rapport à une valeur initiale (valeur d’ancrage) et nous ajustons notre choix d’une valeur finale par rapport à cet ancrage. Il faut noter que la valeur d’ancrage est généralement fondée sur l’information disponible quelle qu’elle soit et qu’elle soit pertinente ou non.
– L’auto-confirmation : quand nous tenons pour sûrs des croyances ou des idées, nous avons tendance à ignorer l’information qui va à leur encontre et au contraire à rechercher l’information qui les confirme.
– L’illusion de contrôle personnel : nous recherchons seulement l’information confirmatoire, ce qui nous amène à une relation action-succès créée arbitrairement et éventuellement à une croyance erronée en nos qualités ou capacités à partir en fait de rien. L’auto-confirmation s’en trouve renforcée et nous rassemblons de l’information jusqu’à ce qu’elle justifie un choix préféré arrêté à l’avance.
– La projection : nous projetons nos propres caractéristiques sur autrui et nous les évaluons selon nos sentiments à l’égard de ces caractéristiques.
À vos marques, pour une nouvelle campagne d’évaluation annuelle… !
*Qui est l’auteur
François Perotto est senior-consultant Kreno Consulting (www.kreno-consulting.fr)
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