Le réseau social d’entreprise (RSE) permet plus de proximité entre les salariés et une meilleure productivité. Mais pour vraiment fonctionner, il doit être utilisé à bon escient !
Un réseau social d’entreprise (RSE) n’est pas un gadget ! On le choisit en fonction de la stratégie que l’on veut mettre en place car il en existe plusieurs ayant chacun leur vocation. Ceux plutôt tournés vers le travail collaboratif et la gestion de projet comme Slack, ceux orientés vers la veille ou le partage de contenus comme Workplace ou Ambassador, ou ceux davantage utilisés pour le partage de documents bureautiques comme Sharepoint.
“Globalement les entreprises mettent plutôt en place des RSE orientés travail collaboratif. C’est le cas pour celles de petite taille car il y a un côté communautaire qui correspond bien à leur ADN mais aussi des grandes sociétés qui suivent la tendance et n’avaient pas historiquement cette culture-là”, analyse Olivier Delestre, associé People & Change chez Althéa, en charge des sujets de stratégie et de transformation. Il précise d’ailleurs que rien n’empêche au besoin les entreprises de “combiner” plusieurs RSE qui auront des fonctions complémentaires.
Le groupe industriel européen Consolis, qui fournit des structures en béton pour les secteurs des transports, des services publics et du bâtiment (11 000 salariés dans 22 pays dont 500 ingénieurs), a opté l’année dernière pour le réseau social d’entreprise Workplace, qu’il déploie progressivement pays par pays (aujourd’hui 4 500 salariés ont un compte et 88 % de ceux-ci ont été activés).
“Nous voulions dépasser notre intranet qui fonctionnait en silos pour créer une identité de groupe grâce à un RSE. Il permet aujourd’hui à nos salariés de mieux se connaître entre nos pays et nos métiers, et de rapprocher les populations connectées et non connectées et ce jusqu’aux ouvriers”, explique Lionel Chenet, le directeur de la communication digitale du groupe. Il explique notamment que leur choix s’est porté sur ce réseau social d’entreprise car l’interface ressemble beaucoup à Facebook et est utilisable sur smartphone, ce qui a permis une adhésion rapide à l’outil (Consolis revendique 75 % d’actifs mensuels et 70 % de connection via mobile). La traduction automatique des discussions a aussi été l’un des vecteurs de réussite.
Evangéliser en interne
Et pour le mettre en place, Consolis a fait appel à ses managers qui sont devenus des “ambassadeurs” auprès des salariés. Les impliquer est important car ils peuvent voir la mise en place d’un RSE comme une perte de contrôle sur leur équipe dont ils ne maîtrisent plus tous les échanges. Notons aussi que les salariés peuvent être engagés dans l’installation d’un RSE. Chez Consolis, des “champions”, des salariés volontaires ont formé eux-mêmes d’autres salariés à Workplace. “Mettre en place un réseau social d’entreprise ce n’est pas vraiment un projet technologique car l’interface est assez simple à déployer mais c’est plutôt un enjeu business et culturel, résume Olivier Delestre. Le vrai challenge, c’est l’adhésion et pour cela le dirigeant doit aussi porter la bonne parole auprès des collaborateurs.”
Mais une fois choisi, que peut-on poster sur ce RSE ? Des informations corporate (grands projets, nominations, salons, etc.) et aussi RH (offres de mobilité stratégique, informations d’ordre général ou règlementaire, etc). “Nous utilisons Workplace pour diffuser les offres d’emplois en cours ou faire du e-learning, notamment des formations pour nos ingénieurs, développe Lionel Chenet. Et c’est aussi un excellent outil pour détecter des talents, des spécialistes domaines, des influenceurs internes.”
Faire vivre son réseau social d’entreprise
Une fois en place, le défi restera de faire vivre son RSE. Pour cela, il faut poster des infos susceptibles d’intéresser réellement ses collaborateurs, voire du contenu exclusif, tout en variant les formats autant que possible (photos, vidéos, infographies…). “Dernièrement, nous avons posté sur notre RSE une vidéo live de notre président dans l’usine dédiée aux voussoirs du Grand Paris, renseigne le directeur de la communication de Consolis. Impliquer régulièrement le top management au cœur de Workplace crée de l’engagement, de la reconnaissance. À nous d’être créatifs et de surprendre nos salariés !” N’oublions pas que ces derniers sont actifs sur le RSE. Ils interagissent entre eux, via des fenêtres de tchat, par exemple, et réagissent au contenu posté par l’entreprise en laissant des commentaires. Ils mettent aussi en scène leurs succès en postant des photos de leur vie professionnelle, par exemple, ils partagent leurs “bests practices”…
Faire tomber les barrières
Aussi pour qu’un RSE marche, il faut l’animer ce qui va permettre l’émergence d’un dialogue, d’un lien social entre les salariés, quel que soit leur niveau hiérarchique. “Un RSE se gère comme un compte de marque sur un réseau social classique. C’est un peu comme sur Twitter, les gens réagissent, posent des questions et il est nécessaire de leur répondre, préconise l’expert chez Althéa. Il faut donc du community management pour donner un côté vivant à son RSE”. Il recommande ainsi de faire appel à des ambassadeurs locaux, des opérationnels qui partagent les mêmes problématiques dans différentes équipes, et qui agiront comme des mini community managers. Gardez en tête qu’un RSE est un moyen de plus de “fédérer les équipes” !
3 choses à faire pour booster son RSE
1 – Varier les contenus (photos, vidéos, infographies…). Les formats ne manquent pas pour captiver les collaborateurs et leur donner envie de revenir sur votre RSE !
2 – Proposer du contenu exclusif que l’on ne retrouve pas sur le site Web de l’entreprise ou dans les communiqués de presse.
3 – Soyez actif sur votre RSE ! L’entreprise doit vraiment s’impliquer et répondre aux collaborateurs de manière à ce qu’un dialogue s’instaure.