Le célèbre tennisman a prononcé un discours devant des étudiants fraîchement diplômés à l’université de Dartmouth, aux Etats-Unis, le 9 juin dernier. Et cette prise de parole n’est pas passée inaperçue ! L’octuple champion de Wimbledon, retraité depuis 2022, leur a donné de précieux conseils pour bien appréhender les échecs, identifier les leviers de réussite à actionner autant que possible, et ainsi développer un état d’esprit de gagnant en toutes situations. En voici 5 à transposer dans la sphère professionnelle.
1. Gagner sans effort est un mythe
La victoire sans travail n’existe pas, selon Roger Federer. Si le graal est de « gagner sans effort », dit-il, la réalité est plus ardue : il faut « travailler très dur pour que cela paraisse facile » aux yeux des autres. « J’ai passé des années à me plaindre, à jurer, à jeter ma raquette avant d’apprendre à garder mon sang-froid. Le réveil a eu lieu au début de ma carrière, lorsqu’un adversaire a remis publiquement en question ma discipline mentale. Il a dit : « Roger sera le favori pendant les deux premières heures, puis je serai le favori la troisième. » » L’ex-tennisman a fini par comprendre que la victoire était un travail de longue haleine.
2. Le talent a de multiples facettes
Autrement dit ? Il ne faut pas trop se reposer sur son talent, vous savez ce don dont certains auraient hérité à la naissance. « Le talent n’est pas qu’un cadeau, c’est aussi du courage », note l’ancien sportif de haut niveau. « La discipline, c’est du talent. La patience, c’est du talent. Croire en soi, c’est du talent. Apprécier tout le processus vers la victoire, c’est du talent. Gérer sa vie de la bonne manière, c’est du talent. Certains naissent avec, mais tout le monde doit travailler dessus. Si certains pensent que tout viendra à eux facilement, laissez-les avoir cette croyance, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus l’avoir. »
3. Savoir perdre pour réussir
Roger Federer va plus loin dans son discours en indiquant que la victoire n’est pas possible sans échec. Et que les échecs sont, en réalité, plus nombreux que les réussites. S’ils sont inévitables, ils peuvent être appréhendés comme une étape nécessaire sur le chemin de la victoire. Il s’agit de se fixer des objectifs ambitieux, de tout faire pour ne pas échouer, mais de garder en tête que l’échec n’est jamais bien loin. Souvent, « vous travaillerez beaucoup, mais vous perdrez quand même. Cela m’est arrivé tant de fois. Le tennis est brutal, car il se termine toujours de la même manière : un seul joueur gagne le trophée, tous les autres rentrent chez eux en se demandant dans l’avion comment ils ont pu rater cette frappe. »
« Au tennis, la perfection est impossible », illustre-t-il. « Sur les 1526 matches de simple que j’ai joués au cours de ma carrière, j’ai gagné près de 80 % d’entre eux. Quel pourcentage de points pensez-vous que j’ai remporté dans ces matchs ? Seulement 54 %. Même les joueurs les mieux classés gagnent à peine plus de la moitié des points qu’ils jouent. »
D’une manière générale, que ce soit « dans le sport, une relation, un travail, vous allez perdre », insiste-t-il. « La vie est une montagne russe, avec ses hauts et ses bas. » Cela entraînera inévitablement des pertes de confiance en soi par moment, mais « cette confiance en soi se mérite. Vous doutez, mais les autres aussi doutent. L’énergie négative est une perte d’énergie. Vous deviendrez des champions en surmontant les moments difficiles. C’est le signe d’un vrai champion. Le meilleur n’est pas celui qui gagne tous les points, mais c’est celui qui va perdre encore et encore, et qui saura gérer ces défaites. »
C’est aussi celui qui aura la capacité à se tourner aussitôt vers la prochaine victoire : « Quand vous ratez, c’est déjà derrière vous », martèle-t-il devant les diplômés, en sous-entendant qu’il ne faut pas s’attarder sur chaque coup reçu. La force mentale « est cruciale à ce moment-là. Il faut se concentrer sur l’étape d’après. Vous pouvez pleurer si vous en avez besoin, mais il faut rapidement se forcer à sourire à nouveau, et travailler encore plus intensément, plus intelligemment. »
4. Accepter sa vulnérabilité
A travers ces paroles teintées d’humour, l’ancien joueur de tennis rappelle l’importance d’accepter ses vulnérabilités, tout en ayant conscience qu’elles ne sont jamais définitives et qu’elles ne déterminent pas la suite. « Il y a des jours où nous nous sentons brisés. Nous avons mal au dos, mal au genou, nous pouvons être malades ou effrayés », se remémore-t-il, mais « il est toujours possible de trouver un moyen pour gagner. Et ce sont ces victoires dont vous serez les plus fiers, parce qu’elles prouveront que vous pouvez gagner, pas seulement quand vous êtes les meilleurs, mais aussi quand vous ne l’êtes pas. »
Il est donc essentiel de ne pas être trop dur avec soi-même. Le succès n’est pas systématique, et surtout ne dépend jamais que de soi. Il est multifactoriel, en fonction du pays où l’on se trouve, d’une culture, d’une situation à moment donné. Il dépend également de l’entourage : « de vos entraîneurs/managers, de vos coéquipiers/collègues, et même de vos adversaires », détaille l’ex-sportif. « Ils vous poussent à devenir la meilleure version de vous-même. Toutes ces influences vous aident à devenir qui vous êtes. »
5. Prendre de la hauteur
Enfin, la star planétaire appelle à prendre du recul vis-à-vis des ambitions qui nous animent. Elles sont importantes, mais insuffisantes : « Je savais que le tennis pouvait me montrer le monde, mais que le tennis n’était pas le monde. La vie est plus grande qu’un terrain de tennis. C’est important aussi d’avoir une vie remplie de voyages, de culture, de moments entre amis, en famille. Je n’ai jamais abandonné mes racines. Je n’ai jamais oublié d’où je venais. J’ai appris à aimer la vie en mouvement. »
A la fin de sa prise de parole – survenue par le plus grand des hasards, le jour de la finale de Roland-Garros 2024 de l’autre côté de l’Atlantique -, le champion de tennis a lancé devant un parterre de jeunes diplômés attentifs : « Peu importe la voie que vous choisissez. Faites de votre mieux. Vivez librement. Essayez tout. Soyez compréhensifs entre vous. Amusez vous. Vous êtes les futurs leaders ! »
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5 décembre 2024
