Loin de la freiner dans son ascension sportive, être maman lui permet de déplacer des montagnes. Entre son triomphe aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, où elle a décroché deux médailles d’or, et ceux de Paris 2024, la championne de judo a eu une petite fille, Athéna. Si son objectif reste de remonter sur la première marche du podium en août prochain, devant sa redoutable adversaire japonaise Miku Takaichi, elle affiche une nouvelle ambition. Cette année, « c’est le renouveau, c’est Clarisse maman qui vient avec son armure », a-t-elle lancé en parlant de sa fillette de 2 ans, qu’elle allaitait encore en avril 2024.
Un mental renforcé
Afin de performer dans les prochaines semaines, elle s’est attelée à se remettre en forme physiquement*. Cette étape reste délicate après une grossesse, a admis la sportive de 32 ans. « J’ai un physique totalement différent. C’était très dur au début. Je me suis dis que j’avais peut-être vu trop haut, trop loin, mais il faut se laisser un peu de temps. » A l’inverse, elle a fait de son mental sa nouvelle arme. « Grâce à ma fille, je suis encore plus forte qu’avant. » En précisant que quand on devient maman, « on se sent capable de tout, on a une force qui émane du plus profond de nous. Quand je me lève le matin, même si je n’ai pas dormi la veille, je suis parfois plus en forme que les personnes autour de moi. Je suis heureuse de vivre cette expérience incroyable. Si on m’avait dit que c’était possible il y a 4 ans, je ne l’aurais jamais imaginé. »
Une bonne hygiène de vie
Pour ce faire, Clarisse Agbegnenou, a indiqué adopter une bonne hygiène de vie afin d’avoir un « corps sain et fort ». L’enjeu réside notamment autour d’une bonne gestion du temps, dans le but de s’entraîner efficacement plusieurs fois par jour, tout en passant du temps avec sa fille lorsqu’elle est en phase de récupération. Si les JO sont une source de stress, Athéna l’apaise. « Ma fille est plutôt stressante au quotidien, elle fait tout et n’importe quoi, a-t-elle plaisanté. Mais tant qu’elle est en bonne santé, qu’il ne lui arrive rien à l’approche de la compétition et le Jour J, alors tout va bien. Je me concentre tellement sur elle que je ne vois pas le temps qui passe et qui me rapproche des JO. C’est ma boule anti-stress ! »
Remporter une nouvelle médaille d’or serait donc une victoire « personnelle », mais aussi « collective » au profit de l’ensemble de la société française, indique l’athlète : « Je veux démontrer qu’il existe un monde où tout est possible pour les femmes. » Et ce, peu importe « le secteur dans lequel elles travaillent, à condition qu’on leur donne les moyens de réussir à tout concilier. Il est également important d’être bien accompagnée financièrement et entourée de sa famille. Mais, c’est possible ! », a-t-elle martelé.
Pour rappel, en début d’année, Clarisse Agbegnenou avait relancé le débat sur la possibilité pour les athlètes d’emmener leurs bambins au village olympique pendant les Jeux de Paris 2024. Le Comité international olympique (CIO) avait toutefois fait le choix d’interdire la présence d’enfants dans le village. La célèbre judokate a, depuis, trouvé un compromis pour ne pas être séparée de sa fille trop longtemps. Elles dormiront ensemble dans un hôtel situé non loin du village. « C’est déjà super ! », a-t-elle commenté. En concluant : « Je comprends cette décision. Cela peut devenir compliqué à gérer si tous les sportifs parents amènent leurs enfants. Mais, j’espère que dans le futur les choses évolueront. »
*Clarisse Agbegnenou est la coautrice, avec le Docteur Bernadette de Gasquet, du livre « Maman et sportive, préserver son corps et retrouver la forme après bébé », publié en mars 2023, aux Editions Marabout.