Apparu à la fin des années 1990, le métier de manager de transition a connu un essor au moment de la crise de 2008. Les entreprises ont dû faire face à des retournements de situation qui ont souvent nécessité des restructurations. Croissance, digitalisation, conquête externe : aujourd’hui, la gestion de crise n’est plus son unique terrain de jeu.
> Tâches
Polyvalence
S’il fallait dessiner le portrait-type du manager de transition, il s’agirait d’un cadre d’une cinquantaine d’années qui a vécu plusieurs expériences professionnelles dans des secteurs variés. “Il a souvent plusieurs cordes à son arc, résume Arnaud Moretti, Senior Manager du pôle Finance, Ressources Humaines et Tax & Legal de Robert Walters Management de transition. Ce qui est une condition nécessaire mais non suffisante.”
Au niveau des tâches, elles varient beaucoup d’une mission à l’autre. En principe, le manager de transition définit ou redéfinit un plan d’action avec les grandes séquences à mettre en place et assure le suivi du projet. Il peut être amené à travailler sur une implantation à l’étranger, sur l’externalisation d’un service ou encore sur des opérations de fusion-acquisition.
> Collaboration
Trans-services
Le manager de transition est amené à travailler avec l’ensemble des services mais il reste toujours proche de la direction et du centre de décision. “Les fonctions support et le monde de l’IT sollicitent de plus en plus des managers de transition, informe Arnaud Moretti. Mais les professionnels sont présents sur l’ensemble des expertises. Cependant certains métiers comme la direction marketing ou commerciale ne sont pas prêts à les accepter.”
> Compétences
Adaptation
Par définition, le manager de transition possède les compétences qui répondent aux besoins des entreprises selon les missions qui lui sont confiées. “Il n’existe pas de portrait-robot du manager de transition, insiste Arnaud Moretti. Le marché est piloté par la rareté, il n’y a pas une compétence qui ressort plus qu’une autre.”
Dans ce métier, les soft skills ont une importance colossale. “Les managers de transition changent sans arrêt d’entreprise, il faut savoir faire preuve d’humilité, se remettre en question, être un bon communicant pour aller à la rencontre des équipes, avoir des qualités d’écoute et parfois faire preuve de sang-froid.”
> Accès au métier
Hors des sentiers battus
Il existe aujourd’hui des formations dédiées au management de transition, mais l’expérience professionnelle reste déterminante et arrive au premier plan. “L’envie de faire du management de transition, on l’a en soi. Cela peut être dormant ou non, avance Arnaud Moretti. Tout dépend de la lecture que l’on fait de son travail, de ses tâches, de son rapport à l’emploi.” S’il existe des codes d’une prise de poste et aussi des best pratices, pour tout le reste, le manager de transition utilise ses propres codes.
> Salaire
Haut niveau
La fourchette salariale d’un manager de transition peut être très vaste. Mais il occupe souvent le haut de la grille d’une entreprise aux côtés du comité de direction. “On est sur des postes stratégiques dont les salaires se situent rarement en deçà de 80 000 euros, explique Arnaud Moretti. 80 % des postes sur lesquels nous travaillons pour des managers de transition proposent des rémunérations supérieures à 100 000 euros par an.”
> Évolution
Surdimensionné
Pour les managers de transition, l’évolution est surtout personnelle. “Par définition, le manager de transition est surdimensionné par rapport au job qu’il occupe”, assure Arnaud Moretti. Il intervient dans des cycles de vie très importants pour les entreprises et n’est pas là pour rester mais pour partir au bout de six mois. Soit on reste manager de transition toute sa carrière, soit on intègre une entreprise en CDI.
