Selon les prévisions de recrutement de l’APEC, les entreprises privées ont l’intention d’embaucher entre 270 700 et 292 000 cadres en 2019. Un record, qui confirmerait la « vitalité de l’emploi cadre ».
Les embauches de cadres pourraient progresser de 10 % en 2019 (par rapport à l’année précédente), selon l’Apec, qui vient de dévoiler une nouvelle enquête (1) sur le sujet. « Les entreprises prévoient entre 270 700 et 292 000 recrutements de cadres. Ces bonnes prévisions confirment la solide dynamique et la vitalité du marché de l’emploi cadre », indique l’association.
Alors que le contexte social est marqué par le mouvement des Gilets Jaunes et un moral des décideurs en berne en dépit d’une baisse très importante du taux de chômage, « l’emploi cadre semble se caractériser par une évolution qui s’affranchit des aléas et soubresauts conjoncturels », indique l’Apec. « En effet, alors que la croissance économique hexagonale s’est quelque peu érodée (hausse du PIB de 1,5 % en 2018 contre +2,3 % en 2017), le rythme de progression des recrutements de cadres s’est accéléré », ajoute-t-elle dans son étude.
Cette hausse record du recrutement des cadres s’explique ainsi, selon l’Apec, par « la transformation numérique, la transition énergétique et l’évolution des organisations et de leur mode de management », qui rendent plus que jamais indispensables « l’encadrement et l’expertise » des managers et dirigeants.
D’après l’enquête, cette embellie devrait concerner davantage les services (dont l’informatique, des télécommunications et de l’ingénierie-recherche et développement), à hauteur de 72 % des recrutements, et l’industrie (15 %), que la construction (5 %) et le commerce. Concernant ce dernier secteur, « la situation est moins favorable, avec notamment un secteur de la distribution spécialisée en difficulté. Et les entreprises n’excluent pas une légère contraction du nombre de recrutements par rapport à l’an dernier », écrit l’Apec.
Ce contenu n'est pas visible à cause du paramétrage de vos cookies.
Les cadres débutants, « cœur de cible des recruteurs »
La hausse des recrutements devrait profiter à tous les profils. « En 2019, près de 6 recrutements sur 10 devraient concerner des cadres de 1 à 10 ans d’expérience professionnelle, qui demeurent les profils privilégiés par les recruteurs. Toutefois, dans le cas où l’hypothèse de prévision haute se réaliserait, la hausse des recrutements prévus bénéficierait à l’ensemble des cadres, quel que soit leur niveau d’expérience. Selon l’hypothèse basse, la hausse des recrutements concernerait essentiellement les cadres de moins de 10 ans d’expérience, alors que les embauches de profils plus expérimentés et plus âgés enregistreraient un recul », explique l’Apec.
Dans les services, les cadres de moins de 5 ans d’expérience, « sont particulièrement recherchés » – notamment dans les secteurs des activités informatiques-télécommunication et de l’ingénierie-R&D, où les « cadres débutants » représentent respectivement 27 et 23 % des recrutements prévus. Dans les activités du conseil-gestion des entreprises et communication-médias, les profils de 1 à 5 ans d’expérience seraient également davantage sollicités (respectivement 40 % et 44 % des embauches prévues dans ces deux secteurs).
« En revanche, les cadres de plus de 10 ans d’expérience resteraient une cible privilégiée de l’industrie et de la construction, même si les recruteurs de ces secteurs peuvent parfois rencontrer des difficultés pour embaucher ces cadres expérimentés », selon l’étude. L’Apec précise que des « ajustements » potentiels en matière d’expérience peuvent toujours se produire (face à un « marché de l’emploi cadre plus que jamais en tension »), et qu’ils pourraient finalement « profiter en 2019 aux plus jeunes comme aux plus âgés, ces derniers ayant été davantage recrutés en 2018 que ce qui était prévu (16 000 versus 14 700 dans le haut de la fourchette de prévision). »
(1) Enquête menée par Praxidia pour l’Apec du 22 octobre au 15 décembre 2018 auprès d’un panel de 10 000 entreprises représentatif de la répartition par région, taille et secteur d’activité des salariés du secteur privé en France métropolitaine (représentant 1,8 million de salariés dont 395 500 cadres).