Une majorité de dirigeants (93 %) déclarent être globalement « satisfaits » de leur situation professionnelle, d’après l’étude* menée par Flashs pour L-Expert-comptable.com, publiée en septembre 2024. Parmi les raisons évoquées : la liberté organisationnelle et décisionnelle (46 %) ; l’indépendance financière (43 %) ; et la passion pour leur projet (40 %). Cependant, leur réussite peut se faire au détriment de leur vie personnelle. Au point d’entraîner rupture et divorce chez plus d’un quart d’entre eux (27 %), tandis que le travail a « failli » entraîner une séparation pour 17 %. « Si le ou la partenaire n’est pas également à la tête d’une entreprise, il ne comprend pas toujours le surinvestissement professionnel de son conjoint, voire se sent délaissé. Faute de conversations constructives, cela conduit parfois à des points de non-retour », explique Corentin Gérard, expert en création d’entreprises pour le cabinet comptable, commanditaire de l’étude.
Impossible déconnexion
Outre la charge importante de travail propre au statut de dirigeant, la difficulté à déconnecter pour plus de la moitié d’entre eux (51 %) est la raison la plus nuisible pour la survie de leur couple. Si ces derniers ont conscience qu’une « bonne organisation » contribue à équilibrer leur vie personnelle et professionnelle (54 %), la plupart sous-estiment l’importance de savoir déléguer (20 %) pour se libérer du temps. « Ils veulent garder le contrôle sur l’ensemble du projet, ils ont du mal à faire confiance », déplore Corentin Gérard. « Pourtant, cela leur permettrait d’avoir moins de tâches à abattre et moins de responsabilités sur les épaules. En déléguant auprès d’une personne de confiance, ils n’auraient pas à sacrifier systématiquement leur vie privée, et auraient l’esprit plus léger lorsqu’ils s’absentent de temps en temps de l’entreprise. »
Tracas financiers stressants
L’autre difficulté majeure rencontrée par les dirigeants : faire face à des défis financiers (31 %). Source d’inquiétude, voire de stress intense lorsque l’avenir de l’organisation est en jeu, ces préoccupations économiques ont des impacts négatifs sur leur santé mentale et physique (82 %). Ils sont confrontés à des troubles anxieux, des épisodes dépressifs, des insomnies, ou encore, des douleurs invalidantes dont les degrés varient d’un patron à l’autre. De surcroît, ces derniers n’en parlent pas ou ont des difficultés à exprimer ce qu’ils ressentent à leur entourage. « Cette attitude renforce leur isolement », juge le spécialiste.
Aussi, il recommande aux dirigeants de réfléchir à une stratégie d’entreprise viable économiquement sur le long terme : « Si les objectifs sont réalisables, alors il ne devrait pas y avoir de surcharge de travail ». Selon lui, les patrons ont également tout intérêt à bien s’organiser, à déléguer, à gérer leur stress, à exprimer leurs émotions à leurs équipes et à leurs proches. Quitte « à recourir à des coachs s’il le faut », précise-t-il.
À lire aussi
La solitude des dirigeants, on en parle ?
Lorsque l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle est mal géré et conduit à la rupture, cela entraîne « un cercle vicieux dans la vie des dirigeants. Sans leur compagne ou leur compagnon, leur mal-être ne peut que dégringoler et leurs problèmes s’accentuer. Il est fondamental de perdre du temps pour en gagner : prendre soin de soi et son entourage afin d’être efficace durablement au travail », termine-t-il.
*Cette étude a été réalisée par l’organisme d’enquêtes statistiques FLASHS pour le site L’Expert-comptable.com du 7 au 17 juin 2024. 1200 dirigeants et indépendants, âgés de 18 ans et plus, représentatifs de ces catégories socio-professionnelles, ont été interrogés par questionnaire autoadministré en ligne. L’étude a ensuite été publiée en septembre 2024.
Bonjour,
Cet article est très intéressant j’aimerai beaucoup avoir accès à cette étude réalisée en septembre. Ou puis je la retrouver ?
Merci beaucoup pour votre retour