Il explose tous les records. Dans son documentaire à succès « Kaizen », le youtubeur Inoxtag – de son vrai nom Inès Benazzouz – se fixe l’objectif de gravir l’Everest en un an seulement. Tout au long de sa préparation physique et mentale, puis de son ascension vers le plus haut sommet du monde, situé à la frontière entre le Népal et la Chine, le parisien de 22 ans tire de nombreuses leçons de vie.
1. Se fixer un objectif
Si Inoxtag n’avait jamais pratiqué l’alpinisme, il a décidé du jour au lendemain de gravir l’Everest. Ce projet n’a pas manqué de faire réagir les professionnels du secteur jugeant ce défi impossible. Le jeune homme fait fi des critiques et commence à redéfinir ses priorités. Afin de se préparer physiquement et mentalement, il remet d’abord drastiquement en question son hygiène de vie. Car, comme il le dit dans son documentaire, « je dors mal, je mange mal, je ne fais pas de sport, je vis n’importe comment ». Ensuite, il doit réduire le nombre de vidéos diffusées sur la plateforme YouTube. Et délaisser pendant un temps sa communauté de quelque 8 millions d’abonnés. « Il ne peut pas tout faire en même temps à la même intensité. Il faut faire un choix », explique son préparateur mental.
2. Oser se lancer
Ensuite, il s’agit de transformer la volonté en action : « de se mettre en mouvement », dit-il. En se jetant dans l’inconnu. Et ce, peu importe les critiques et les craintes – que ce soit les siennes ou celles de ses proches. Il entame alors des entraînements rigoureux pour se remettre en condition physique. C’est le moment où le jeune homme prend conscience de l’ampleur du défi à relever ainsi que des risques que cela comporte. Lorsqu’il commence à s’entraîner dans des conditions réelles, au coeur des chaînes de montagnes françaises, il commet ses premières erreurs, comme faire tomber le descendeur. « C’est une erreur que je n’ai pas le droit de faire ça. Au moins je ne le referai plus », promet-il. « La vie est faite d’apprentissages ». Il découvre par ailleurs que des blocs de glace, appelés « séracs », peuvent s’effondrer à tout moment. Des sportifs – autant débutants qu’expérimentés – en meurent chaque année. Inoxtag réalise que le « facteur chance » – imprévisible par nature – jouera un grand rôle dans cette ascension périlleuse.
3. Persévérer
À plusieurs reprises au cours de cette aventure, le vingtenaire rencontre des obstacles. Il est à deux doigts de renoncer, notamment lorsqu’il doit passer un test d’effort visant à s’assurer que son organisme résistera à une altitude de plus de 4000 mètres. « S’il échoue, que son corps ne réagit pas bien au test, il devra renoncer à ce projet, car c’est un paramètre qu’il ne pourra pas changer », explique le médecin dans le film. Autres difficultés rencontrées ? Tomber malade la veille d’une montée majeure ; faire face à des conditions climatiques inattendues ; à d’autres grimpeurs moins aguerris et donc dangereux ; à des moments de doutes, voire à des retours en arrière. Tout cela contribue à le décourager. Mais, « il ne faut jamais lâcher, ne pas abandonner (…) accepter de se faire du mal, de souffrir » de temps en temps pour atteindre ses objectifs, lance-t-il à voix haute, comme pour s’en convaincre lui-même. Alors que sa tente de subsistance est suspendue dans le vide, il puise dans ses ressources, se relève et repart de plus belle.
4. Bien s’entourer
Il arrive systématiquement à se remotiver grâce à l’omniprésence de ses coéquipiers français et népalais qui l’accompagnent dans ce rêve un peu fou. Car, « c’est mieux à plusieurs », insiste-t-il. Le travail d’équipe et l’entraide sont des notions clefs qui reviennent régulièrement tout au long de la vidéo. Aux creux des montagnes de l’Himalaya, ce partage d’expériences avec des individus de culture différentes développe son ouverture d’esprit, sa curiosité, son sens de l’altruisme et surtout son humilité : « Nous, on fait ça pour le kiff, eux pour nourrir leurs familles », observe-t-il, en faisant référence aux guides népalais, spécialistes de cette ascension. Ou encore, en réalisant, que « nous sommes tout petits dans le monde ».
5. Savourer
Une fois arrivé en haut du sommet, le vingtenaire explose de joie, pleure dans les bras de ses amis, mais aussi, exprime sa gratitude envers toutes les personnes qui l’ont poussé à entreprendre ce projet et accompagné. À commencer par son professeur français : Mathis, avec qui il effectue ses premiers exploits en montagne. « Merci Mathis, tu as embelli ma vie. C’est grâce à toi. Je me suis trouvée une vraie passion ». Inoxtag adresse une pensée immédiate à ses parents en regrettant de « ne pas leur dire suffisamment qu’il les aime. » Et n’oublie pas non plus ses détracteurs : « Merci à ceux qui m’ont critiqué. Cela m’a permis de me remettre en question et de devenir meilleur (…). Il ne faut pas être le meilleur, mais chercher à être meilleur qu’hier. » Après cette expédition, le jeune homme, complétement accro aux écrans, appelle, de manière pêle-mêle, à « se lancer dans des projets ambitieux, à arrêter de scroller, à sortir dehors, à profiter de l’instant présent, à ne pas vivre à travers le regard des autres, à croire en soi ».
La conclusion de ce périple est contenue dans le titre du documentaire : Kaizen. En japonais, cela signifie : progresser petits pas par petits pas et à son rythme. Ce dernier semble avoir accompli sa quête de changement. Désormais, il ne veut « pas faire plus grand », mais il veut « faire différemment ». À suivre !