Alors que le télétravail revient au cœur des débats en entreprise depuis quelques semaines, l’étude réalisée par Hellowork, publiée en octobre 2024, révèle que plus de la moitié des cadres managers (54 %) rencontrent, encore aujourd’hui, des difficultés à manager leurs équipes en raison de ce mode de travail hybride. 22 % indiquent que le télétravail complexifie « beaucoup » le management, tandis que 31 %, plus nuancés, déclarent que le télétravail n’a pas d’influence notable sur leur quotidien. « Ce n’est pas vraiment un problème, mais c’est une problématique supplémentaire avec laquelle les managers doivent encore jongler », décrypte Flavien Chantrel, directeur éditorial, en charge des études au sein d’Hellowork.
Qu’est-ce qui bloque encore ?
Selon lui, le management hybride pose, encore aujourd’hui, trois principaux problèmes. À commencer par le manque de contact lorsque le salarié est en télétravail. « Le manager ne peut pas savoir où le salarié en est dans la réalisation de ses tâches. Il ne peut pas le solliciter de manière naturelle et spontanée comme au bureau. Le binôme manager-managé se retrouve privé de moments informels. Quant au salarié, il peut passer à côté d’informations importantes communiquées de vive voix de façon informelle », développe-t-il.
Le manager va donc devoir, poursuit Flavien Chantrel, organiser plus fréquemment, et avec des objectifs plus précis, des réunions d’équipe afin de « répéter certaines informations » et ainsi s’assurer que tout le monde ait « le même niveau de connaissances ». Mais, l’animation de ces temps de retrouvailles est également plus délicate qu’avant, « car les collaborateurs ne sont pas forcément au bureau au même moment », précise-t-il. Enfin, en dehors de l’aspect productif du travail, le manager est moins en capacité de détecter les signaux faibles si l’un des membres de son équipe ne va pas bien. « Tout cela altère inévitablement la cohésion au sein d’une entreprise, ainsi que la productivité », note-t-il.
Aussi, si certains managers n’ont pas encore trouvé leur équilibre, « qu’ils essayent depuis plusieurs années, mais n’y parviennent toujours pas, cela ne veut pas dire qu’ils n’y arriveront jamais ! Mais, ils doivent se tourner rapidement vers leur employeur pour être formés aux bonnes pratiques. Surtout à celles de leur entreprise. Car chaque entreprise a sa propre organisation. Ces managers devraient réussir à s’adapter. »
Stress, manque de reconnaissance…
À noter que les cadres managers rencontrent d’autres difficultés, détaillées dans l’étude, telles que le stress ressenti au travail (81 %) – dont 25 % souffrent régulièrement et 12 % constamment. Mais aussi, le manque de formations (56 %), le manque de reconnaissance (54 %), l’insuffisance de reconnaissance financière (42 %), ainsi qu’une surcharge de travail qui érode leur engagement (39 %). Conséquence ? 40 % envisagent de réorienter leur carrière à court terme, et ainsi de renouveler leur approche du travail.
Pour conclure, une majorité (80 %) des répondants considèrent que devenir manager n’est pas une étape indispensable pour « faire carrière » – une priorité pour cette catégorie d’actifs. Pour eux, cela passe d’abord par : prendre des responsabilités (39 %), obtenir une rémunération avantageuse (37 %), être reconnus par leurs pairs (34 %), bénéficier de liberté dans leur travail (30 %), et enfin, manager une équipe (12 %).
*Cette enquête a été réalisée par la plateforme d’emploi Hellowork auprès de 701 cadres, dont 464 managers, du 17 au 30 septembre 2024, puis publiée en octobre 2024.