Avec des étudiants aux quatre coins du monde, l’Edhec a dû rapidement se mettre en ordre de marche pour assurer la continuité pédagogique pendant le confinement. La politique mise en place en matière de distance learning depuis deux ans semble avoir facilité les choses. Retour d’expérience avec Anne Zuccarelli, directrice de l’expérience éducative et des opérations à l’Edhec.
Plusieurs de vos étudiants étaient dans des zones à risques au tout début de l’épidémie. Comment avez-vous abordé les choses ?
Nous vivons la crise depuis début janvier quand elle s’est déclarée en Chine. Notre première priorité a été d’identifier et de repérer nos étudiants qui étaient soit en stage, soit en échange et d’entrer en contact avec eux pour savoir s’ils voulaient rentrer. Notre rôle était surtout de les accompagner. Petit à petit, les zones à risques se sont étendues et sont arrivées chez nous. Nous avons mis en place une cellule de crise composée des différentes fonctions support présentes sur le campus et installé une plate-forme d’accueil téléphonique et e-mail.
Dans ce contexte, qu’avez-vous mis en place pour gérer la formation à distance ?
Dans le cadre des procédures de traçabilité, au début de la crise, le ministère nous demandait d’envoyer un récapitulatif de la situation deux fois par jour notamment sur les éventuels étudiants infectés, etc. C’était un dispositif très lourd. Ensuite, il a fallu se préparer à l’éventuelle fermeture du campus et à la mise en place d’un plan de continuité de l’activité. Sur ce point, la direction des services d’information a travaillé sur la préparation du distance learning notamment en accélérant les sessions de formation des professeurs sur les outils d’enseignement a distance. En un mois et demi, nous avons formé plus de 250 professeurs.
Est-ce un défi que vous aviez anticipé ?
Depuis deux ans, nous menons un travail important sur les outils d’enseignement à distance, notamment des outils de classes virtuelles. Notre politique est d’introduire de plus en plus d’e-learning, mais nous n’avons jamais imaginé arriver à cette situation. Le 16 mars, nous avons fermé nos campus et laissé aux étudiants le temps de rentrer chez eux. Les cours ont repris le 25.
Pour assurer une bonne continuité de l’activité même à distance, nous avons mis en place 4 task force et tous les soirs, nous faisons un point d’avancée sur le lendemain. Les éventuels problèmes sont très vite résolus, cela permet d’avancer et de donner un élan d’énergie et d’implication en interne. Depuis le 25 mars, 4 500 étudiants en formation initiale suivent les cours à distance.
Comment le volet formation continue a-t-il réagi au confinement ?
Sur la partie formation continue, il y a beaucoup de sessions en part time. Avec le confinement et le télétravail quasi-généralisé, il a fallu intégrer de nouvelles contraintes. Pour certains étudiants en formation continue, les contraintes professionnelles sont aujourd’hui très fortes.
L’activité de formation intra-entreprise a, en revanche, été touchée. Les organisations ont, évidemment, reporté les séminaires en présentiel. Pour traverser cette période, nous avons mis en place des enquêtes que l’on envoie toutes les semaines pour monitorer et ajuster le dispositif. Selon le retour des étudiants et des professeurs, c’est l’interactivité qui est appréciée en premier lieu. Cela représente une vraie satisfaction.