La crise sanitaire a eu un impact sur les plans de rémunération des entreprises et plus particulièrement sur ceux des dirigeants, selon les résultats d’un baromètre conduit par la société Galea.
Selon le baromètre 2020 de la rémunération et des avantages sociaux des groupes du Cac 40 réalisée par Galea, société d’actuariat et de data science, 22 groupes du Cac 40 ont communiqué sur une baisse de rémunération pour l’un de leurs dirigeants. Au global, plus de 40 dirigeants sont concernés par de telles mesures et verront leur rémunération réduite en 2020 ou en 2021.
Par ailleurs, conformément aux exigences de la loi Pacte, les sociétés cotées ont publié leurs ratios d’équité, c’est-à-dire les rapports entre le niveau de rémunération de chaque dirigeant et les rémunérations moyenne et médiane des salariés à temps plein de la société.
Il en ressort que 33 % des ratios sont compris entre 0 et 20 ce qui signifie qu’un tiers des dirigeants a une rémunération inférieure à 20 fois la rémunération moyenne des salariés à temps plein des sociétés qu’ils dirigent.
Plus de 10 % sont supérieurs à 60. Un dirigeant sur 10 a donc une rémunération supérieure à 60 fois la rémunération moyenne des salariés à temps plein des sociétés qu’ils dirigent.
À LIRE AUSSI : Génération Y : un rapport nouveau à la rémunération
Une dette retraite de 215 milliards d’euros
Le baromètre nous apprend également que le montant cumulé des dettes de retraite augmente de 11 % sur l’année 2019, il s’élève à 215 milliards d’euros. La dette moyenne par groupe augmente de 4,8 milliards d’euros en 2018 à 5,4 milliards d’euros en 2019. Par ailleurs, face a la fin des retraites “chapeau”, les réactions des entreprises du Cac 40 sont variables. Ainsi, 41 % des groupes ne communiquent aucune information sur la mise en place d’un dispositif de remplacement, 11 % annoncent la mise en place future d’un dispositif substitutif sans détailler sa nature.
La mise en place des nouveaux dispositifs à droits acquis est actuellement freinée par les incertitudes qui pèsent encore sur leur fonctionnement technique : les entreprises sont gênées pour définir les règles de leur nouveau régime, en fonction de l’appétence des assureurs à garantir les droits octroyés.
“En 2019, la réforme de l’épargne retraite, a fortiori dans un contexte de forte baisse des taux d’intérêt, a encore accru la nécessité d’un pilotage précis des dispositifs mis en place par les entreprises, déclare Maud Vannier-Moreau, directeur général de Galea, qui a conduit l’étude. Leur objectif est de compléter le système de retraite par répartition, dont la transformation a été mise entre parenthèses par la crise sanitaire que nous traversons. Les entreprises savent que la protection sociale a un coût – notre étude le démontre – mais cette même crise a aussi permis à leurs salariés d’en mesurer la valeur.”