Sans surprise, cette période d’instabilité économique est plutôt perçue comme morose par les décideurs. C’est, du moins, ce que nous apprennent les derniers résultats du baromètre réalisé par Viavoice en partenariat avec HEC, Le Figaro et BFM Business.
L’heure est plutôt au pessimisme pour les décideurs. Selon le dernier baromètre réalisé par Viavoice, les professionnels interrogés sont nombreux à s’attendre à une rentrée noire. 85 % des décideurs anticipent une crise de l’emploi et une augmentation du chômage dans les mois qui viennent et 71 % pensent que d’ici un an, le niveau de vie en France va globalement se dégrader.
Le baromètre nous apprend également que si les entreprises vont devoir s’appuyer sur les forces internes pour relever les défis de la rentrée, force est de constater que la motivation des collaborateurs est à la baisse. Ainsi, 46 % des décideurs estiment que leurs collaborateurs sont actuellement peu motivés, soulignant une forme d’essoufflement des équipes après une période éprouvante.
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Conserver les acquis
Encore une fois sans surprise, l’enjeu majeur de cette rentrée sera l’emploi. Pour aider répondre à cette problématique, 37 % des décideurs seraient prêts à accepter de plus grandes amplitudes du temps de travail d’une semaine à l’autre, mais estiment que cette amplitude ne peut être imposée à l’ensemble des actifs. Pour autant, renoncer aux acquis est inenvisageable ; 31 % des décideurs ne sont pas prêts à renoncer à leurs jours de RTT, et seuls 17 % d’entre eux sont favorables à une stagnation de leur salaire.
“La rentrée de septembre sera inédite, en ce sens qu’elle cristallise d’ores et déjà les inquiétudes des Français anticipant une conjoncture économique à venir très difficile. Les divisions de l’opinion quant aux actions envisagées pour faire face à cette crise, les sacrifices envisageables, les acquis sacralisés, plaident donc pour une rentrée sociale qui devra mettre au cœur de son paradigme le dialogue, analyse Stewart Chau consultant en stratégie d’opinion Viavoice. Sans doute, la crise sonne t-elle le temps retrouvé du dialogue social autant que le retour inévitable des corps intermédiaires. Ce dialogue est décisif, plus que jamais nécessaire, le risque d’un embrassement des révoltes est réel car elles pourraient, elles aussi se “réinventer” en faisant converger une grande partie de la population frappée de plein fouet par la crise”.