Management

Les inégalités professionnelles perdurent pour les femmes cadres

Les inégalités de salaires, mais aussi d’accès à des postes de management et à responsabilité stratégique perdurent pour les femmes cadres, selon une récente étude de l’Apec. Mais pour autant, les cadres ne semblent pas favorables à l’instauration de quotas, notamment au sein des comités de direction.

En mai 2019, l’Apec publiait une étude selon laquelle les femmes ne bénéficiaient alors pas des mêmes conditions d’emploi que les hommes en début de carrière. Leur rémunération brute annuelle en 2018 était ainsi plus faible de 12 % que celle des hommes. Un an plus tard, en mars 2020, quelques jours avant le premier confinement, une étude de l’Insee nous apprenait que 56 % des femmes cadres estimaient que la parentalité impactait leur carrière, en les empêchant de travailler autant que les hommes.

En 2021, la situation ne semble guère avoir évolué. Selon un sondage de l’Apec (1) publié ce mercredi 3 mars, 86 % des femmes cadres estiment que les inégalités par rapport aux hommes ne se sont pas améliorées ces 5 dernières années. Concernant les rémunérations, 50 % des cadres (toutes catégories confondues) considèrent même qu’il “existe dans leur entreprise des inégalités de salaire entre femmes et hommes cadres, à compétences équivalentes et même niveau de poste”.

 

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Des inégalités de salaires persistantes

Dans les faits, les femmes cadres ont été payées 13 % de moins que les hommes, tous postes confondus, en 2019. D’après l’Apec, elles ont touché un salaire médian de 46 000 euros brut, contre 52 000 euros pour les hommes.

Selon l’association, plusieurs raisons expliquent cet écart : le niveau de responsabilités du poste occupé, l’expérience des personnes, l’ancienneté dans l’entreprise, mais aussi l’âge. Ainsi, les femmes cadres sont en moyenne plus jeunes que les hommes. Elles ne représentent notamment que 31 % des cadres de plus de 55 ans.

“Mais à profil et poste comparables, les rémunérations des hommes cadres demeurent 7 % supérieures à celles des femmes. Là encore peu d’évolution dans le temps : ils étaient 8 % en 2018 et 7 % en 2019, malgré les mesures législatives mises en place ces dernières années, en particulier l’index égalité et l’obligation d’enveloppes de rattrapage salariale”, indique l’Apec.

 

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Un accès au management et aux postes de direction grippé

Concernant les évolutions de carrière, 87 % des hommes cadres, contre seulement 63 % de leurs homologues féminines, estiment que “les hommes et les femmes cadres ont les mêmes chances de réussite au sein de leur entreprise”.

En outre, 30 % des cadres considèrent qu’il n’y a “pas assez de femmes dans les fonctions de management” de leur entreprise. Concrètement, 35 % des femmes cadres sont managers, contre 43 % des hommes. “Et quand elles accèdent à des fonctions de management, leur poste s’apparente plus souvent à du management de proximité”, précise l’Apec.

Tandis que les réflexions se multiplient au sujet de potentiels quotas de femmes dans les postes à responsabilités stratégiques, 40 % des cadres considèrent que les femmes sont “encore moins présentes au sein des comités de direction et des Comex”. Ces barrières dressées devant les fonctions de direction “constituent le second palier du plafond de verre, après l’accès limité des femmes au management”, commente l’Apec.

Toutefois, la question des quotas au sein des Comex et des Codir ne fait pas l’unanimité : seules 52 % des femmes cadres et 34 % des hommes cadres y sont favorables.

 

(1) Sondage réalisé par l’Apec en février 2021, auprès d’un échantillon de 1 000 salariés, femmes et hommes, cadres en poste dans le secteur privé et représentatifs de la population cadre.

 

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