Malgré la crise du Covid, les ingénieurs sont toujours proches du plein emploi, même si leur taux de chômage a un peu augmenté, selon l’enquête annuelle d’Ingénieurs et scientifiques de France. Par ailleurs, la majorité des ingénieurs sont des cadres.
La crise sanitaire n’a impacté que modérément les recrutements des ingénieurs et l’insertion des jeunes diplômés : c’est le constat de la dernière enquête menée par l’association Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) auprès des anciens élèves des écoles d’ingénieurs françaises et des diplômés scientifiques (bac+5 et plus) des universités françaises, entre février et mai 2021.
Selon cette étude, on a compté 1 160 000 ingénieurs diplômés en France en 2020, dont près de 80 % sont actuellement en activité professionnelle. “Les craintes de perdre son emploi ont diminué par rapport au 1er confinement de 2020. La proportion de jeunes diplômés en recherche d’emploi a pratiquement doublé”, indique l’IESF. En revanche, les mobilités professionnelles ont été moins nombreuses (-16 %). Sur les 53 000 ingénieurs sondés, seuls 4,7 % étaient au chômage fin décembre 2020, contre 3,5 % l’année précédente. La majorité d’entre eux restent ainsi proches du plein emploi.
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96 % de cadres, mais seulement 28 % de femmes
L’enquête annuelle de l’IESF est l’occasion d’en apprendre davantage sur les caractéristiques de l’emploi (salarié) des ingénieurs. 96 % sont des cadres, et 95 % sont en CDI ou fonctionnaires.
Au quotidien, les ingénieurs apprécient leurs conditions de travail : si 52 % travaillent 45 heures ou plus par semaine, ils sont 77 % à se dire “satisfaits” ou très “satisfaits” dans leur emploi. À noter qu’ils ne travaillent pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, autour de Paris : leurs lieux d’emploi sont situés à 34 % en Île-de-France, à 51 % en Province, et à 15 % à l’étranger.
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L’on constate aussi que la répartition hommes femmes et l’origine sociale des nouveaux diplômés ont peu évolué. Seuls 18 % sont enfants d’ouvriers ou d’employés. Et l’on ne compte que 28 % de femmes ingénieurs, malgré la “féminisation” de cette profession. Mais l’association note qu’un jeune a “trois fois plus de chance” d’être ingénieur qu’en 1980. “L’ouverture sociale s’effectue avec les boursiers et ceux qui choisissent l’apprentissage, toujours plus nombreux (+8 % par an)”, indique-t-elle.
Côté rémunérations, le salaire médian (brut) des ingénieurs est de 58 900 euros par an. Plus précisément, il est de 40 000 euros pour les moins de 30 ans, grimpe à 53 000 euros pour les 30-39 ans, puis à 72 000 euros pour les 40-49 ans. Les seniors, entre 50 et 64 ans, peuvent espérer voir leur rémunération atteindre en fin de carrière quelque 90 200 euros annuels.
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Le télétravail, indispensable pour 49 % des ingénieurs
L’enquête constate aussi que la crise a accéléré la transition numérique des entreprises, à laquelle plus des deux tiers des ingénieurs participent. Ainsi, 70 % se sont “engagés comme acteurs ou utilisateurs de la transformation numérique”.
Une autre étude, réalisée en avril 2021 par Infopro Digital et Ausy, filiale de Randstad, nous apprend en outre que les ingénieurs sont désormais nombreux à considérer le télétravail comme indispensable. Ainsi, 49 % d’entre eux seraient prêts à refuser un poste si leur entreprise ne leur proposait pas cette possibilité. A l’avenir, plus de la moitié d’entre eux (55 %) souhaitent télétravailler plusieurs jours par semaine, et 5 % veulent le faire à temps plein.