Management

Le bureau idéal post-Covid ? Tout sauf le flex-office

Selon une étude de la chaire Essec Workplace Management, la majorité des salariés voient dans le bureau fermé l’espace de travail idéal. Rejetant l’open-space, le flex-office, et même le co-working.

Quel futur pour les bureaux  à l’ère de l’hybridation ? Après un an de crise sanitaire, les entreprises sont nombreuses (55 %, selon une étude de Deskeo datant d’avril 2021) à souhaiter mettre en place le flex-office, ce système de bureaux ouverts non attitrés. Objectif : dégager des surfaces nouvelles pour l’organisation de temps de rencontre ou de travail collaboratif, et faire des économies sur les mètres carrés.

Autre tendance : le co-working et les tiers-lieux, permettant aux salariés de travailler à distance d’un lieu autre que leur domicile.

 

4 % des salariés seulement penchent pour le flex-office

Mais en parallèle, les collaborateurs semblent avoir des aspirations radicalement différentes par rapport au “bureau idéal” post-Covid. Une étude réalisée par la chaire Essec Workplace Management en avril dernier (1) et publiée le 25 juin, nous apprend ainsi qu’une “très large majorité s’accorde sur une préférence pour le bureau fermé, qu’il soit individuel ou partagé”, à 63 % précisément.

D’après cette étude, 16 % seulement des salariés se prononcent en faveur de l’open-space, 4 % pour le flex-office et 5 % pour le co-working. À noter que parmi ceux qui travaillaient en flex-office avant la crise, 73 % ne souhaitent pas retrouver ces conditions de travail.

“Pour beaucoup de salariés, ce mode travail est vécu comme impersonnel, lié à un manque d’hygiène et synonyme d’isolement vis-à-vis des collègues. Désormais, les salariés ont besoin de retourner au bureau pour retrouver leurs marques. Ils ont besoin de relations humaines”, décrypte Ingrid Nappi, professeur-chercheur à l’Essec, qui a piloté l’étude.

À noter que la répartition idéale des jours de travail sur une semaine et sur plusieurs espaces de travail se fait principalement sur le bureau (2,6 jours) et le télétravail à la maison (2 jours). Le coworking (tiers-lieux) est minoritaire (0,4 jours).

 

LIRE AUSSILe flex-office, néfaste pour les salariés ?

 

Des envies différentes selon le sexe, l’âge et le statut

Les hommes se montrent “plus attirés” par le flex-office (7 %) que les femmes (3 %). Les plus jeunes, eux, sont “plus attirés que leurs aînés” par le co-working (6,4 % contre 3 % environ parmi le reste de la population). Ils sont en revanche “moins attirés qu’eux par le télétravail exclusif à domicile (4 % chez les Z, environ 10 % pour les X et Y, et 7 % pour les baby-boomers), ce qui évoque notamment les différences générationnelles de ressenti à l’égard de l’expérience subie de télétravail intensif”, indique Ingrid Nappi.

À noter que les employés ont une préférence “beaucoup plus marquée” (66 %) pour le bureau fermé que les cadres, “eux-mêmes bien plus attirés par le flex-office” (6 %), le co-working (12 %) et le télétravail exclusif (11 %).

Les espaces de coworking sont en outre “bien plus attractifs vis-à-vis des femmes managers (9 %) que vis-à-vis de leurs homologues masculins (3 %) et de leurs collègues féminines moins gradées (3 %)”, note Ingrid Nappi.

“Cette dernière donnée indique que si le genre et la position hiérarchique influent tous deux notablement sur les représentations liées à l’espace de travail, à un certain degré hiérarchique les clivages liés au genre s’estompent face à la position managériale, alors qu’ils restent bien prégnants parmi les catégories les moins aisées et les moins privilégiées de la population”, conclut-elle dans l’étude.

 

LIRE AUSSIAvec le télétravail, l’open space cédera-t-il la place aux espaces collaboratifs ?

 

(1) Étude réalisée entre le 21 et le 30 avril 2021 auprès d’un échantillon de 1 868 employés et utilisateurs de bureaux, de tous types d’entreprises.

 

 

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)