L’immobilier en France ne connaît pas la crise : les prix comme les volumes de ventes connaissent des hausses records. Et cela devrait durer car les taux d’intérêt sont bas et que certains ont la bougeotte, cherchant à améliorer leur cadre de vie et préférant les maisons, dont les prix croissent plus vite que les appartements, un phénomène nouveau.
Autres tendances observées, le succès des périphéries des grandes métropoles ou l’engouement pour les villes moyennes, voire les stations balnéaires avec des résidences principales bis pour les budgets aisés. Les experts s’accordent pour dire qu’il est trop tôt pour savoir si c’est un effet conjoncturel lié à la pandémie, ou une redistribution pérenne du marché immobilier. Mais une chose est sûre, ce dernier est dynamique, quelle que soit la région.
Cinquième épisode de notre tour de France des régions avec le Nord.
Les Hauts-de-France sont portés par le dynamisme de leur capitale régionale, Lille, où le site spécialisé dans l’immobilier « Meilleurs Agents » a calculé une progression des tarifs, tous biens confondus (maisons et appartements), de 33 % en cinq ans, avec, aujourd’hui, une moyenne 3 400 euros/m². Bien connectée par les autoroutes et les lignes TGV à Paris et au reste de l’Europe du Nord, la métropole ne joue cependant pas les locomotives pour entraîner les marchés de ses voisines. Villeneuve d’Ascq a tout de même connu une hausse de 11 % sur la même période, pour atteindre 3 400 euros/m², mais, si elle est de +10 % à Tourcoing, les prix n’y dépassent pas 1 800 euros/m², tandis que Roubaix a tendance à stagner en dessous de 1 700 euros/m². D’autres agglomérations des Hauts-de-France ont un atout à jouer dans leur proximité, non pas avec la préfecture de région, mais avec Paris. Par exemple Beauvais, à 1h15 en train, qui dispose aussi d’un aéroport figurant dans le top 10 français et relié à plusieurs destinations européennes. « Les appartements anciens y sont très accessibles, à 1 700 euros/m² en moyenne, assure Michel Mouillart porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. Ce niveau raisonnable est le résultat d’une baisse de 4 % en un an, car les acquéreurs potentiels sont plutôt à la recherche de maisons et l’offre est donc supérieure à la demande. »
Des opportunités pour les télétravailleurs
Par conséquent, il y a des opportunités à saisir pour les potentiels télétravailleurs pouvant faire la navette régulièrement entre domicile picard et bureau francilien. De même à Amiens où l’expert immobilier de « Se Loger » signale une croissance de 5 % depuis un an, pour monter à 2 500 euros/m². La cité se félicite d’être la dixième ville la plus verte de France grâce, notamment, à ses hortillonnages, une belle nature proche du centre. Elle met aussi en avant qu’il suffit d’un peu plus d’une heure de train pour rejoindre Paris ou d’un peu moins d’une heure et demie pour aller à Lille en transport ferroviaire. Tout l’intérêt de pouvoir jouer sur deux tableaux !