Difficile d’imaginer une flotte moderne sans l’usage de logiciels dédiés. Ces derniers ont connu des transformations majeures ces derniers mois pour mieux accompagner la digitalisation de la gestion et fiabiliser la collecte de données
our le grand public comme pour les professionnels, l’évolution des technologies digitales ne connaît pas de répit. Poussée par un matériel de plus en plus performant, une inflation exponentielle des données collectées et un changement rapide des usages, les logiciels de traitement de données sont contraints d’évoluer en permanence. Ceux dédiés à la gestion de flotte n’échappent pas à la règle, d’autant plus que la tâche des gestionnaires de flotte se complexifie comme jamais : l’augmentation de la fiscalité, l’arrivée du cycle WLTP, les variations de la valeur résiduelle des véhicules et l’arrivée en masse des motorisations hybrides et électriques multiplient le nombre de données à collecter et à surveiller. Et pourtant, nombreuses sont encore les flottes à ne pas utiliser ce type d’outil. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il ne s’agit pas seulement de petites entreprises.
Automatisation : le maître-mot
“Le secteur est encore en plein développement, nous sommes encore appelés par des parcs de 700 ou 800 véhicules qui ne sont pas équipés”, explique Amandine Verdasca, directrice de Winflotte Management. Même son de cloche du côté de Jean Charles Martin, directeur commercial de Chevin : “Nous n’avons pas de données précises sur le taux d’équipement mais selon notre expérience empirique sur le terrain, 60 à 70 % des flottes travaillent encore avec Excel ou des solutions périmées”. La demande croissante explique la profusion de solutions et l’appétit de grands acteurs du marché des flottes. On peut citer le cas de Total, qui continue à enrichir son logiciel Total Fleet Connect de fonctionnalités. Les loueurs sont également en première ligne et proposent leurs propres logiciels mis à disposition gratuitement auprès de leurs clients. Néanmoins les logiciels spécialisés payants présentent l’avantage de pouvoir s’interfacer avec un grand nombre de systèmes, notamment lorsque l’entreprise fait appel à plusieurs loueurs.
Le défi de la fiabilité des données
“Les clients qui ont plusieurs fournisseurs veulent pouvoir avoir une vision globale de leur flotte sans avoir à se connecter aux logiciels des uns et des autres”, explique Gérard de Chalonge, directeur commercial et marketing du loueur Athlon. “Ils souhaitent avoir des alertes une vision de la vie de ses contrats, des alertes sur les renouvellements mais aussi des reporting automatiques, interfacés avec les systèmes comptables et de RH, autant d’outils qui permettent au gestionnaire de suivre sa flotte de manière optimisée”. Dans ce contexte, la digitalisation est un enjeu majeur qui accompagne les nouveaux usages des flottes “Nous avons enrichi les fonctionnalités de notre logiciel FleetWave concernant les véhicules mutualisés, de plus en plus nombreux dans les flottes françaises. Il est par exemple possible de l’interfacer avec les armoires à clés électroniques pour automatiser le processus de réservation”. Elle concerne au premier chef les utilisateurs de véhicules et passe par leur téléphone mobile, devenu relai du gestionnaire. “Nous venons de refondre notre application Fleetwave Forms, téléchargeable par tous les utilisateurs de nos flottes clientes”, précise Jean-Charles Martin » Les gestionnaires peuvent par exemple l’utiliser pour lancer une campagne de remontées de kilométrages lorsque les véhicules ne sont pas connectés « .
Tous les fournisseurs de logiciels travaillent en permanence sur la facilité d’usage, l’automatisation de leurs solutions et la lisibilité des interfaces. L’objectif est de systématiser et fiabiliser la remontées des données. Car il s’agit du nerf de la guerre pour le gestionnaire de flottes : sans chiffres fiables et précis, impossible de prendre les bonnes décisions. C’est pourquoi Winflotte, l’un des plus anciens acteurs de ce marché insiste pour sa part sur le service. Amandine Verdasca précise : “Aujourd’hui, la fourniture d’un logiciel ne suffit plus : nous constatons souvent que les bases de données de nos clients sont mal alimentées ou incomplètes. Afin de garantir la fiabilité et l’exactitude des données essentielles pour exercer le métier de gestionnaire de flottes, nous proposons à nos clients de saisir les données pour eux, quelle que soit la nature des factures qu’ils nous transmettent”. Au-delà de la gestion de flotte de véhicule à proprement parler, les éditeurs travaillent eux aussi sur la mobilité au sens large, même si les usages évoluent lentement dans notre pays. L’idée est de calculer un coût total de la mobilité, quel que soit son moyen en intégrant le coût des VTC, Taxis, abonnements SNCF. La révolution des mobilités sera digitale ou ne sera pas !