Trouver du travail à Marseille n’est pas mission impossible à condition de pouvoir mettre en avant une expérience pointue. Il faut également avoir en tête que le niveau de vie y est plutôt élevé et les salaires ne suivent pas toujours. Le prix à payer pour une place au pays des cigales.
Se construire une vie au soleil au bord de la mer, que rêver de mieux ? D’autant plus si l’on peut s’appuyer sur le dynamisme de la deuxième ville de France en nombre d’habitants, après Paris.
Compétences précises recherchées
Pour autant avant de vous imaginer travailler les fenêtres ouvertes quasiment toute l’année, il est important de savoir que ce rêve a un coût. “Le marché de l’emploi cadre à Marseille évolue peu, constate Gérald Gaillard, dirigeant du cabinet de conseil Efficient RH installé depuis 2009 dans la cité Phocéenne. Il ne faut pas oublier que la courbe du chômage ne s’inverse pas, et atteint 12 % sur le dernier semestre 2014. Nous sommes l’une des régions françaises les plus touchées.”
Si d’une manière générale, l’emploi cadre a du mal à repartir, les entreprises éprouvent toujours des difficultés à recruter sur certains postes très précis. Par exemple, dans le domaine de l’IT, les ingénieurs spécialisés en technologies embarquées sont très recherchés et notamment pour travailler dans la marine et aussi pour l’armée. “Les grands groupes informatiques installés à Marseille connaissent toujours des problématiques de recrutement”, confirme Gérald Gaillard. Une situation qui s’explique, selon ce spécialiste par une structure du marché des candidats qui reste peu qualifiée avec de petits niveaux de formation. Ces profils ne répondent pas à l’offre.
Les entreprises et cabinets de recrutement de la région ont également des difficultés à recruter sur des fonctions commerciales notamment dans le domaine du retail ou encore dans la distribution sur des postes de directeurs de magasins.
Des cadres sont également recherchés à Marseille dans l’industrie de pointe comme l’énergie nucléaire et la pétrochimie. Le domaine du médical et de la biotechnologie publie également des offres régulières notamment sur des postes de technico-commercial.
Une région d’auto-entrepreneuriat
En dehors de ces différents domaines, il semble que la ville de Marseille ne soit pas l’eldorado pour les cadres parisiens souhaitant se mettre au vert. “La région Paca reste attractive pour le cadre de vie, mais malheureusement, il y a un prix à payer”, analyse Gérald Gaillard. Si la ville de Marseille reste sensiblement moins chère que Paris, vivre au cœur de la cité n’est pas donné.
“Beaucoup de cadres arrivent en mobilité en suivant leur conjoint et ne trouvent pas de travail car les salaires peuvent être jusqu’à 25 % plus bas que ceux de la région parisienne”, remarque Gérald Gaillard. Ces profils sont nombreux à démarrer, par la suite, une activité d’auto-entrepreneur notamment pour réaliser des missions de conseil. “La région est extrêmement dynamique en termes de création d’entreprise.”
Comme dans toutes les villes, la règle de base avant de s’installer à Marseille est de mettre sur pied un projet global. “La première étape à franchir est de trouver un travail, conseille Gérald Gaillard. Pour cela, il ne faut pas hésiter à frapper à la porte des PME qui représentent un pan important de l’économie locale mais n’offrent pas les mêmes conditions de travail que dans les grands groupes en région parisienne”.
Un cadre de vie plébiscité
Une fois ces obstacles franchis, les nouveaux arrivants pourront profiter d’un cadre de vie exceptionnel au bord de la mer, à quelques encablures des calanques et d’un arrière-pays agréable avec notamment la ville d’Aix-en-Provence (lire encadré) située à une trentaine de kilomètres de Marseille.
Des conditions de vie plébiscitées en premier lieu par les habitants de la région. Car contrairement aux salariés d’Île-de-France, les personnes travaillant en région Paca n’ont pas envie de la quitter. Ils sont 48 % à partager cet avis, soit près d’1 salarié sur 2, selon l’étude Attractivité des régions réalisée par Michael Page. Et pour cause, 41 % en sont originaires et 30 % y ont toujours vécu. Plus loin, 11 % de ceux qui l’ont quittée y sont finalement revenus… Difficile de trouver un argument plus parlant.