Carrière

Crise sanitaire : les cadres ont-ils suivi moins de formations ?

La dernière étude du centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) se penche sur les formations dispensées pendant la crise sanitaire et l’impact de cette dernière.

 

Le Céreq a publié les premiers résultats de son enquête « Impact » (pour « Impact de la crise sanitaire sur les Mobilités, les Projets, les Aspirations professionnelles, les Compétences et le Travail), analysant les répercussions de la pandémie sur la formation professionnelle dont elle compare le niveau d’avant-crise à celui d’aujourd’hui.

D’une manière générale, le taux d’accès à la formation n’a pas baissé pendant la crise, selon le centre d’études et de recherches sur les qualifications. Concernant les cadres, si l’on observe la situation de leurs formations professionnelles en 2018-19, la moitié d’entre eux en auraient suivi au moins une, dont près d’un tiers dans le domaine du numérique. Lorsque la pandémie est survenue, il est clair que l’offre de formations à distance a augmenté. L’étude constate alors que sur toutes les formations proposées entièrement à distance, la moitié a été suivie par des cadres : ce sont donc eux qui en ont le plus profité. Avant la crise, ces derniers étaient déjà ceux qui suivaient le plus de formations professionnelles, qu’elles soient en présentiel ou en distanciel : en 2020, la proportion a légèrement dépassé le tiers.

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En outre, l’étude pose la question du recours massif au chômage partiel et de ses conséquences sur les formations professionnelles. Rappelons que, selon les chiffres de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), le chômage partiel concernait jusqu’à 8 millions de salariés en avril 2020.

Il serait alors logique de penser que le temps libre octroyé par cette situation aurait rendu plus accessibles et plus attractives les formations, mais il n’en fut rien. L’enquête du Céreq précise que « les entreprises jusque-là non formatrices ne semblent pas avoir particulièrement saisi le dispositif de chômage partiel à des fins de formation. »

L’étude souligne, par ailleurs, que le principal vecteur de formation demeure l’entreprise elle-même, soit 80% des propositions de formation reçues par les salariés, le plus souvent destinées aux plus qualifiés : 42 % pour les cadres contre 27 % à destination des ouvriers.

Néanmoins, si le recours au chômage partiel n’a pas augmenté la capacité de formation, il l’a tout de même maintenue : en moyenne 40 % de l’ensemble des salariés (cadres ou non) ont suivi une formation entre mars 2020 et mai 2021, un taux annuel proche de celui relevé en 2018-2019.

 

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