« La pression du résultat peut nuire à notre clarté d’esprit »
Laurence Thomas-Loiseleur, coautrice avec Michel Abitteboul du livre La Boîte à outils pour prévenir la charge mentale (Dunod).
« Se donner le droit à l’erreur revient à relâcher la pression du résultat et à redimensionner les enjeux. C’est reconnaître que ce n’est peut-être « pas si grave » si, finalement, on se trompe ou si on n’atteint pas l’objectif (ou pas de la manière escomptée). Réduire ses exigences permet de limiter considérablement la pression que l’on s’impose à soi-même (et que l’on inflige aux autres au passage). S’autorisant à se tromper, à ne pas réussir (pas tout de suite, pas de la manière initialement prévue, voire pas du tout !) ouvre un chemin de développement riche d’enseignements. Un processus qui suppose néanmoins de se déconditionner pour reconnaître notre imperfection (et accepter celle des autres également).
Face à une décision difficile, la crainte de faire un mauvais choix génère de la charge mentale. Se donner le droit à l’erreur est propice lorsque l’on se sent pris dans des injonctions qui laissent peu de marge de manœuvre (« il faut réussir, atteindre l’objectif attendu »), particulièrement dans des contextes à forts enjeux, où la pression du résultat peut nuire à notre clarté d’esprit et entraver notre action. Dédramatiser les enjeux est parfois possible (pas toujours, bien sûr…). Voici quelques principes à garder en tête pour s’autoriser petit à petit les erreurs :
1. Ne pas réussir du premier coup, c’est normal ;
2. Se tromper ne constitue pas un échec définitif, mais bien un apprentissage utile ;
3. L’erreur répétée permet de réussir finalement ;
4. Accepter son imperfection permet de rester curieux et de continuer à progresser. »
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« Le pire regret, c’est de ne pas essayer »
Michel Khoury, entrepreneur, auteur de L’échec, c’est de l’entraînement (Flammarion).
« La réussite, c’est de savoir se relever de chacun de ses échecs. Et, personnellement, j’en ai connu beaucoup dans ma vie, notamment dans ma recherche d’emploi. Dans nos parcours, rien n’est tout blanc ou tout noir. J’ai connu une faillite d’entreprise. Je pensais alors que la course à la richesse matérielle et financière était la plus importante. Je ne voulais surtout pas retomber dans la pauvreté que j’avais connue enfant. J’étais tellement obnubilé par le chiffre d’affaires que j’en ai oublié pourquoi j’avais monté cette entreprise de télésecrétariat et les personnes qui m’entouraient. Après cet échec, j’ai fait un burn-out et j’ai souffert d’une lésion au cerveau. J’ai mis deux ans à guérir et à m’en remettre. Cette période m’a beaucoup appris. J’ai notamment revu mes priorités et je vois désormais la vie autrement. Mes valeurs sont ma boussole dans mes choix au quotidien. J’essaie de vivre chaque jour comme si c’était le dernier depuis que j’ai pris conscience que j’ai failli mourir. Cela a changé mon rapport au stress, je relativise énormément. Aujourd’hui, à 41 ans, mon entreprise de pressing se porte bien et je partage mon expérience sur LinkedIn. Je pense que quand on a un projet en tête, il faut oser se lancer et se donner les moyens de réussir. Le pire regret, c’est de ne pas essayer, pas d’échouer ! »