Pour manager ou simplement progresser sans crainte en cours de carrière, savoir assumer et libérer son leadership est le premier levier. Dans son livre Osez votre leadership, 12 actions pour mettre vos peurs au tapis (Gereso), Nadia Bothorel, business coach pour dirigeants, livre ses conseils en la matière et l’affirme : tout le monde naît leader.
Qu’est ce qui a motivé l’écriture de cet ouvrage et votre idée que le leadership est à la portée de tous ?
En premier lieu, mon parcours. J’ai travaillé pendant 21 ans chez Ikea, de cheffe de rayon jusqu’à être directrice générale adjointe d’Ikea France. Ce qui m’a amenée à développer le contenu du livre ce sont mes observations en cours de carrière. J’ai noté qu’aux yeux de la plupart, le leadership est lié au fait d’être un manager. Je ne suis pas d’accord. Tout le monde est capable d’être un leader pour sa vie et sa carrière, de prendre des décisions, à tous les niveaux de l’entreprise. Le leadership n’est pas attaché à un poste ou un intitulé, à un âge ou un niveau de responsabilités. Le leadership commence avec soi-même. Un Français sur trois a peur de changer de travail ou de poste par peur du changement. Trop de personnes pensent qu’elles n’ont pas de leadership, que c’est réservé aux managers ou à une certaine élite. C’est une compétence qui peut se travailler et se développer. Ce livre s’adresse autant aux managers qui souhaitent muscler leur leadership qu’aux managers en devenir ou celles et ceux souhaitant libérer leur potentiel.
En quoi le leadership est présent chez toutes et tous, du manager au premier salarié ?
Le leadership est la capacité à prendre des décisions qui ont un impact sur nous et notre écosystème. Tout le monde joue un rôle. La personne qui pousse des caddies dans un magasin pense souvent qu’elle n’a pas d’importance, mais si ce travail n’est pas fait un dimanche matin, vous ratez votre chiffre d’affaires du week-end. D’un bout à l’autre de la chaîne, la motivation et le leadership de chacun sont importants et interdépendants. Chacun a son leadership, certains à un très haut niveau, d’autres de façon plus discrète ou personnelle. Et chacun l’exprime à sa manière. Certains vont être amenés et vont vouloir accéder à des postes à hauts risques où les décisions sont à forts enjeux, d’autres peuvent préférer des postes moins exposés. Mais le leadership est une compétence clé pour tous. Ce qui empêche souvent de le développer ou de passer à l’acte ce sont les peurs et les freins personnels.
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Il faut donc apprendre à identifier ses peurs pour s’en libérer et débloquer son potentiel ?
D’abord, il faut dire que la peur n’est pas une émotion comme les autres, elle a le pouvoir d’être invisible ou inconsciente. Il y a les peurs conscientes qu’on sait verbaliser, sur lesquelles on peut travailler facilement. En revanche, les peurs invisibles demandent souvent soit une aide extérieure soit un travail plus important. Cela peut mener à un auto-sabotage permanent. La peur de réussir et la peur du changement, par exemples, sont très handicapantes. Le fait de prendre conscience d’une peur, de la verbaliser et d’y faire face, cela change tout.
Les 7 principales peurs des leaders
Peur de l’échec
Peur du conflit
Peur du changement
Peur de la trahison, de perdre son travail
Peur du rejet par son groupe ou un personne
Peur de la réussite
Peur de parler en public
C’est donc pour combattre ces peurs que vous proposez des actions personnelles à mener ?
Les « 12 actions pour mettre vos peurs au tapis » que je propose sont comme une sorte de menu, avec des leviers à considérer selon les situations et les besoins et au cas par cas. C’est à chacun de prendre ce qui l’intéresse. Participer à une conférence de presse, ce n’est pas la même chose ni les mêmes peurs qui interviendront que lorsqu’il faut gérer un licenciement ou une réunion de haute importance. Ces actions servent à se libérer de ses freins pour assumer son leadership et, par extension, son management. La puissance du rituel, notamment, ne doit pas être sous-estimée, on le voit chez les sportifs par exemple. Avoir ses petites habitudes personnelles et façons de fonctionner permet de créer du confort et de la certitude dans un monde d’incertitude. Aussi, le point que je mets en avant en premier est celui du pouvoir de l’intention : le plus dur est souvent de vouloir vraiment les choses pour pouvoir s’en donner les moyens et laisser agir l’inconscient. Il faut avoir des objectifs clairs, les incarner et les vivre avec conviction. C’est à partir du moment où l’on fait face à ses peurs que l’on peut progresser.
Les 12 actions pour combattre ses peurs
Utilisez le pouvoir de l’intention
Créez vos propres rituels comme les champions sportifs
Volez l’énergie de votre peur
Prévoyez toujours un plan B
Misez sur vos points forts
Faites les bons choix
La méthode Hay ou comment faire d’une affirmation votre réalité
Sélectionnez votre entourage
Soignez votre langage corporel
Ecoutez votre langage verbal
Communiquez une vision claire et inspirante
Business with fun, un facteur clé du succès
Un exemple d’action concrète à mener pour dépasser sa peur de l’échec : la méthode Hay développée par l’américaine Louise Hay. L’auteure suggère un exercice simple sur une base quotidienne pendant une vingtaine de jours: répéter les affirmations dont vous avez besoin quand vous vous regardez dans un miroir. « Je suis capable de », « Je vais tout déchirer dans telle présentation », « Je vais y arriver »… « On le sait maintenant, le cerveau ne sait pas faire la différence entre une situation vécue et une situation inventée. Je vous invite à persévérer le temps qu’il vous faudra, à votre rythme. Chaque fois que votre regard croise un miroir, regardez-vous et répétez votre affirmation. Si vous n’y arrivez pas, alors faites-le sans le miroir, que ce soit en faisant votre running, au volant de votre voiture, en faisant la queue au supermarché ou en regardant votre reflet sur l’écran de votre ordinateur. Soyez dans la bienveillance et la gratitude envers vous-même », résume Nadia Bothorel.