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Absences et Covid-19 : Malakoff Humanis prévoit une augmentation des arrêts maladie

Dans son baromètre annuel Absentéisme Maladie, Malakoff Humanis se penche sur les effets de la crise du Covid-19 sur les arrêts de travail et les arrêts maladie. Selon le groupe de protection sociale, le report des soins, la non-prise en charge de certaines maladies graves et la montée des risques psychosociaux devraient accroître les arrêts maladie après la pandémie.

“Le report des soins durant le confinement (qui concernait un tiers des salariés), la non-prise en charge de certaines maladies graves (priorité patients Covid), ainsi que la montée des risques psycho-sociaux (devenus le deuxième motif d’arrêts maladie en mai, après la Covid) ne seront pas sans conséquences sur les arrêts maladie à venir”, analyse Malakoff Humanis, dans son dernier Baromètre annuel Absentéisme Maladie. (1)

D’après le groupe de protection sociale, le taux de salariés arrêtés pour maladie grave ou maladie chronique est passé de 20 % début 2020, à 15 % pendant le confinement, puis à 11 % depuis le déconfinement, “illustrant la moindre prise en charge de ces pathologies pendant la crise.” Quant au taux de salariés arrêtés pour troubles psychologiques, il est passé de 9 % début 2020 à 14 % pendant le confinement, puis à 18 % depuis le déconfinement.

“Ce motif, qui peut en partie être attribué au Covid-19 (anxiété liée au contexte sanitaire et économique, au confinement …), devrait continuer à prendre de l’ampleur”, note Malakoff Humanis.

Selon l’étude, “si le nombre de salariés qui se sont vu prescrire un arrêt de travail au cours des douze derniers mois a baissé, en raison notamment du confinement et du chômage partiel, les arrêts longs (supérieurs à 30 jours) ont, quant à eux, augmenté (+33 % par rapport à 2019). Par ailleurs, leur durée moyenne est de 94 jours. Ces éléments ne sont pas sans conséquence sur le coût de l’absentéisme maladie qui a augmenté au cours des deux dernières années”.

Malakoff Humanis observe que ce sujet “préoccupe la moitié des chefs d’entreprise”, dont 68 % sont confrontés à des arrêts de longue durée. Ces arrêts longs sont d’abord dus à un accident ou un traumatisme (28 %), puis à des troubles musculosquelettiques (19 %) et enfin à des troubles psychologiques (14 %). D’après les salariés interrogés, 45 % des arrêts de plus d’un mois seraient d’origine professionnelle.

 

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30 % des dirigeants estiment que les arrêts augmenteront

Dans le baromètre, on apprend en outre que 30 % des dirigeants pensent que les arrêts maladie auront “tendance à augmenter” dans les 2 prochaines années.

“Les raisons qu’ils invoquent sont les suivantes : la baisse de l’engagement des salariés (52 %) ; l’augmentation de l’âge moyen des salariés, liée notamment au report de l’âge de départ à la retraite (34 %) ; la dégradation de la santé psychologique des salariés (26 %) ; et l’émergence de nouveaux risques (infectieux, climatiques) (24 %)”, indique Malakoff Humanis.

 

75 % des dirigeants prônent le télétravail à la place de certains arrêts

Outre le coût financier de l’absentéisme pour les entreprises, “ses conséquences sont aussi des difficultés d’organisation (52 %), de gestion (22 % ), un impact sur la motivation et l’engagement des autres salariés (22 %), et sur les résultats et la performance (18 %)”, selon l’étude.

Face à ce défi, le groupe de protection sociale souligne que 25 % des dirigeants ayant un taux d’absentéisme moyen ou élevé “souhaite être accompagné sur ce sujet”, et 75 % des chefs d’entreprise se disent “favorables à l’idée qu’un médecin puisse prescrire du télétravail à la place d’un arrêt maladie s’il juge cela approprié” (contre 55 % des salariés).

 

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Une prévention qui passera par un nouveau management

Côté prévention, 59 % des entreprises se disent “actives dans ce domaine”, avec la mise en place d’un “tableau de bord de l’absentéisme” (39 %), des actions de sensibilisation sur le sujet (22 %) et des actions de prévention (27 %), du coaching du stress à des ateliers sur la nutrition, le sport et les addictions.

Pour 44 % des dirigeants, la prévention de l’absentéisme passera surtout dans les années qui viennent par “l’évolution des pratiques managériales”, et 57 % pensent que les nouvelles organisations du travail mises en place pendant la crise sanitaire “permettront de réduire l’absentéisme”.

 

(1) Il s’agit d’une étude de perception réalisée par l’Ifop pour Malakoff Humanis, auprès d’un échantillon de 2 008 salariés et 405 dirigeants ou DRH d’entreprises du secteur privé, du 24 août au 24 septembre 2020.

 

 

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