En 2021, les cadres du privé ont fait grimper le taux d’absentéisme : la proportion d’arrêts de travail chez les managers a “explosé” par rapport à celle des non-managers, selon une étude de Malakoff Humanis.
“Le nombre de salariés en arrêt de travail a augmenté de 30 % entre janvier et mai, et la proportion d’arrêts de travail chez les managers explose par rapport à celle des non-manageurs : au mois de mai, 23 % des premiers en moyenne ont déposé au moins un arrêt de travail, contre 13 % pour les seconds” : tel est le constat de la dernière étude de Malakoff Humanis, publiée jeudi 9 septembre 2021.
Réalisée en partenariat avec Harris Interactive, cette enquête, intitulée “L’impact de la crise sanitaire sur l’absentéisme en entreprise et les risques psychosociaux”, permet de savoir que l’écart entre les managers et les non managers en la matière était quasiment inexistant début 2020, mais qu’il ne cesse désormais de progresser.
LIRE AUSSI : “Épuisés, les managers doivent aussi être attentifs à eux-mêmes”
Des managers épuisés
Alors que l’heure est à la “reprise” économique malgré la sourde menace du variant delta, l’étude de Malakoff Humanis décrit des managers “épuisés” après un an et demi de crise sanitaire, durant lesquels ils ont eu pour mission de veiller à la cohésion de leurs équipes, et de piloter leurs collaborateurs à distance, tout en maintenant leurs objectifs.
Ce n’est pas la première fois que la fatigue des managers est pointée dans une étude : fin 2020, une autre enquête, d’Opinion Way pour Empreinte Humaine, indiquait déjà que 56 % des managers étaient alors en “situation de détresse psychologique”, et que 35 % des collaborateurs étaient même “inquiets” face à l’état moral de leurs chefs d’équipes.
Finalement, Malakoff Humanis rappelle que si les arrêts de travail pour raisons psychologiques progressaient déjà en 2019, c’est bien l’épidémie de Covid-19 qui a fait exploser les chiffres. Ainsi, la crise est à l’origine de 46 % des arrêts de l’ensemble des salariés interrogés pour cette étude. “Les données présentées ici mettent en avant, non pas une explosion des risques psychosociaux, mais plutôt une fragilisation générale de l’état psychologique des salariés, managers en tête”, conclut l’enquête.