« Accueillir un stagiaire, c’est se questionner sur l’image que l’on souhaite renvoyer de l’entreprise et du management »
Management

« Accueillir un stagiaire, c’est se questionner sur l’image que l’on souhaite renvoyer de l’entreprise et du management »

Comment bien accueillir un stagiaire au sein de son équipe ? Découvrez les conseils et l'éclairage d'Aurélie Durand, psychologue, ex-consultante en organisation, coach de dirigeants et d’équipes depuis plus de dix ans, fondatrice du cabinet Ajadi.

Lu sur Internet : « Pfff, c’est la cata, ils me prennent pour leur larbin », « Ma N+1 me snobe, elle n’a même pas déjeuné une fois avec moi », ou « C’est top, on est comme au BDE, y a toute une bande de jeunes dans le service », « Ils sont cool, j’ai pu aller à la réunion avec le grand client »… Rappelez-vous vos premiers ressentis du monde de l’entreprise ! Accueillir un stagiaire, c’est se questionner sur l’image que l’on souhaite renvoyer de l’entreprise, du management, pour permettre à des jeunes de développer les réflexes professionnels attendus. Le stagiaire est un jeune adulte qui découvre et apprend le monde du travail. Il est là pour mettre en application, dans le cadre de l’entreprise, des connaissances théoriques qu’il a acquises dans sa formation.

L’entreprise a pour rôle de l’accompagner dans la compréhension de ce nouveau cadre qui n’est ni amical, ni familial, mais transactionnel et pour lequel il s’engage sur des missions, qu’elles soient intéressantes ou rébarbatives. Tout cela dans une relation adulte/adulte. Ainsi, même si le stagiaire est « jeune », l’entreprise se doit de l’accueillir comme un salarié, d’anticiper et d’annoncer son arrivée, de préparer son intégration, de clarifier sa fiche de mission et de l’accompagner dans son développement. Ceci y compris si les premiers comportements de ce stagiaire sont « déstabilisants » car peu empreints des codes de l’entreprise.


En effet, plus encore que vis-à-vis d’un salarié qui a déjà l’expérience de l’entreprise, le tuteur-manager d’un stagiaire doit avoir la capacité d’accueillir des remarques parfois un peu surprenantes, sans juger ou justifier, en ayant suffisamment d’ouverture d’esprit pour accepter ce regard neuf. Le tuteur-manager doit également se montrer pédagogue. C’est-à-dire avoir et savoir prendre le temps de déléguer des missions, de répondre aux questions, de réaliser des points pour mesurer les avancées, pour accompagner la progression.

Il doit également observer objectivement les comportements du stagiaire dans sa mission, dans ses relations pour lui faire un feedback et l’aider à développer, en plus de ses compétences techniques, ses soft skills, comme sa proactivité, sa capacité d’autonomie, sa capacité relationnelle. Bref, c’est une mission exigeante pour le tuteur-manager d’autant plus que généralement il fait lui-même ses premiers pas de management avec le stagiaire.

Enfin, recueillir le feedback du stagiaire, tenir compte de son rapport d’étonnement, de son ressenti « spontané » sur ce qui fonctionne/dysfonctionne selon lui au sein de l’organisation ou de la relation managériale, c’est l’occasion pour l’entreprise et le manager d’illustrer une bonne pratique professionnelle, à savoir se questionner sur ses modes de fonctionnement et l’effet produit sur autrui.

Pour approfondir, écoutez le podcast « Pratiques du management » dans lequel Frédérique Roseau, rédactrice en chef de La Revue Fiduciaire, interviewe Aurélie Durand.

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