Selon une étude de l’Unédic sur l’impact de la réforme de l’assurance chômage, la dégressivité des allocations pour les plus hauts salaires devrait affecter entre 40 000 et 70 000 cadres, entre novembre 2019 et octobre 2020. En moyenne, sur l’ensemble de son droit, la diminution moyenne par allocataire devrait être de 11 000 euros brut.
La dégressivité pour les plus hauts salaires n’affectera pas tous les cadres, mais l’impact sur les personnes concernées devrait être très négative, selon une étude publiée le 25 septembre par l’Unédic, le régime gestionnaire de l’assurance chômage.
Pour rappel, d’ici avril 2020, les salariés de moins de 57 ans qui avaient un revenu du travail supérieur à 4 500 euros bruts par mois verront leur indemnisation réduite de 30 % au début du septième mois d’indemnisation – avec un plancher fixé à 2 261 euros nets, sous lequel l’allocation ne pourra jamais baisser.
Selon l’institution, les salariés potentiellement concernés sont les 10 % les mieux rémunérés et sont majoritairement des cadres ; et “les premiers effets ne s’observeront qu’au cours du deuxième semestre 2020”.
LIRE AUSSI : Dégressivité : “un système injuste pour les cadres”
Un taux de remplacement qui baisse ailleurs en Europe
Dans son étude, l’Unédic se penche sur l’application de la dégressivité dans d’autres pays européens. En Espagne, le “taux de remplacement” (1) passe de 70 % du salaire à 50 % après 6 mois “pour tous les demandeurs d’emploi”, indique l’étude. En Italie, de 75 % au maximum, le taux de remplacement diminue de 3 % par mois à compter du 4e mois d’attribution. Aux Pays-Bas,il passe de 75 % à 70 % au bout de 2 mois. En Suède, il passe de 80 % à 70 % au bout de 200 jours, soit 6 mois et demi.
“La dégressivité qui sera mise en œuvre en France a pour spécificité d’être définie en fonction de la rémunération de l’emploi perdu”, ajoute l’Unédic.
Une diminution moyenne de 11 000 euros par allocataire
Les premiers allocataires affectés par la dégressivité seront ceux qui ont ouvert un droit à la suite d’une fin de contrat de travail postérieure au 1er novembre 2019.
“Ils verront leur allocation diminuer après 6 mois d’indemnisation, donc au plus tôt à partir de mai 2020. À partir de fin 2020, chaque mois, de 1 000 à 2 000 nouveaux allocataires atteignant la fin de leur 6e mois d’indemnisation connaîtront une dégressivité de leur allocation”, écrit l’Unédic.
Cette mesure concernera, entre novembre 2019 et octobre 2020, 40 000 à 70 000 cadres, qui verront leur allocation journalière diminuée. L’indemnisation des personnes concernées diminuera au maximum de 25 %, si elles ont un droit de 36 mois et si elles consomment l’intégralité de leur droit ; et de 22,5 % si elles ont un droit de 24 mois.
“En moyenne, sur l’ensemble de son droit, la diminution moyenne par allocataire concerné est de 11 000 euros brut. Les personnes concernées verront leur allocation baisser sur environ 14 mois en moyenne”, indique l’étude.
Pour l’organisme, la dégressivité pour les salaires élevés devrait lui permettre d’économiser 160 millions d’euros entre novembre 2019 et 2021, puis 220 millions en 2022.
(1) Le taux de remplacement est le pourcentage de son ancien revenu que l’on perçoit une fois arrivé à la retraite. Il varie en fonction des pays, la plupart des systèmes de retraite en Europe le fixant entre 60 % et 80 %.
LIRE AUSSI : Réformes : « des cadres sollicités en permanence »