Le taux d’augmentation des salaires prévu pour 2020 par la majorité des entreprises est de 2 %, comme en 2019. Ce qui révèle une certaine prudence de leur part. Seules 11 % des organisations déclarent disposer de sommes permettant des revalorisations supérieures.
La majorité des entreprises (97 %) prévoit d’allouer des budgets d’augmentation à hauteur de 2 % (taux médian des augmentations générales et individuelles confondues) en 2020, selon l’Observatoire annuel de la rémunération du cabinet de conseil en ressources humaines LHH, qui a interrogé 80 de ses entreprises clientes en France en janvier dernier.
“Ce taux, identique aux prévisions 2019, révèle une certaine prudence et stabilité de la part des entreprises après deux années consécutives de progression (1,8 % en 2017 contre 2,1 % en 2018)”, observe l’étude. Seules 11 % des entreprises déclarent disposer d’une enveloppe supérieure à l’année précédente, contre 50 % en 2019.
Les hausses devraient être plus conséquentes dans l’industrie, où le taux d’augmentation pourrait atteindre + 2,1 %. À l’inverse, le tertiaire financier (banque et assurances) devrait offrir des montants moins généreux (+ 1,7%). “Ces disparités sont caractéristiques des contraintes liées aux secteurs. Les métiers techniques de l’industrie font face à de fortes tensions, tandis que le secteur tertiaire financier (banques-assurances) poursuit un mouvement de transformation des organisations et des métiers qui appelle à la stabilité”, indique LHH.
Une “Prime Macron” de 600 euros
La “prime Macron” défiscalisée jusqu’à 1 000 euros, lancée fin 2018 et renouvelée cette année, est l’un de ces moyens privilégiés pour récompenser les salariés. Elle viendra s’ajouter aux augmentations décidées lors des négociations annuelles obligatoires (NAO). Selon LHH, cette prime est envisagée pour une entreprise sur trois cette année, alors qu’elle concernait une entreprise sur deux l’an dernier. Son montant moyen resterait en revanche le même : 600 euros.
Réduire les écarts
En parallèle de ces augmentations salariales traditionnelles, les entreprises mettront aussi en place en 2020 des politiques de réduction des écarts de salaire (équité interne, bas salaires, index hommes-femmes, seniors). Elles se traduiront par une revalorisation des barèmes applicables, de l’abondement, de la prise en charge employeur pour le transport et la restauration, ainsi que par davantage de télétravail et de congés enfants malade. “L’intéressement, l’épargne salariale et retraite, la mutuelle, s’annoncent enfin être des sujets conséquents de négociation pour l’année 2020”, conclut LHH.