Une jeunesse sur les plateaux de télévision, mais aussi à la tête d’une maison d’édition, d’un magazine culturel… C’est en continuant de suivre ses cours de première littéraire que Guillaume Benech enfile ses différentes casquettes. Il se voit à l’image de sa génération, celle qui ose.
Le visage de Guillaume Benech, 17 ans, ne vous est peut-être pas inconnu. Avant la fin du Grand Journal, au cours de l’année 2016, il avait intégré l’équipe de l’émission de Canal Plus comme chroniqueur. Faisant, d’un coup, chuter la moyenne d’âge du plateau, et lui conférant le rôle de représentant de la jeunesse. Un registre qu’il assume. “Il faut casser cette image des jeunes qui seraient ‘imbéciles’ et ‘paresseux’. J’aimerais pouvoir changer un peu ça. Et c’est ce j’ai essayé de faire au Grand Journal.” Car lui, les adultes, Guillaume Benech les impressionne plutôt. Il a publié deux romans en auto-édition et le troisième, “William Clarck”, est récemment sorti sous la houlette de Michel Lafon. Il a monté sa maison d’édition il y a deux ans et dirige “L’Petit Mardi”, magazine culturel publié par cette dernière et distribué dans les lycées, collèges ou encore lieux culturels. “Aujourd’hui, nous sommes une quinzaine à travailler dessus. Il y a 500 points de diffusion et il est tiré à 15 000 exemplaires.” Il touche aussi aux nouvelles technologies. “Je suis à l’initiative d’une technologie de réalité augmentée qui s’appelle Drop.”
Une génération qui ose
Ce qui le pousse à continuer et à s’investir dans de nouveaux projets est sûrement ce qui l’a déjà motivé à l’époque à aller au bout de ses ambitions. “C’était surtout une histoire de défi car je faisais ce qui me plaisait. Et puis, je suis quelqu’un d’assez naïf. Quand je vois un projet, je ne pense pas du tout aux difficultés et je me lance.” Une attitude qu’il observe plus généralement parmi les jeunes de sa génération, notamment dans son lycée rouennais où il est scolarisé en première littéraire.
“Nous sommes une génération qui a compris qu’on ne l’aiderait pas forcément à se bouger et qu’elle doit donc le faire elle-même. La moitié de la classe a des projets à côté. On se lance, on ose, alors que ce n’était pas le cas avant.”
Esprit collaboratif
Dans son esprit, l’image des grandes entreprises est sérieusement écornée. “Les structures hiérarchiques que peuvent avoir les grands groupes ne m’attirent pas du tout. Ce n’est pas dans cet esprit que je vois l’entrepreneuriat dans les prochaines années”, explique-t-il. Le but n’est pas que tout le monde soit ami mais de travailler dans un esprit de coworking où on se tutoie, où il n’y a pas de gêne.” Ce qu’il met en pratique dans son entreprise. “C’est un peu l’économie collaborative où tout le monde partage sa vision des choses. Nous avons réuni des jeunes mais aussi des personnes plus expérimentées, des graphistes, des community managers.”